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​Comment les applis aident à améliorer la santé en Afrique

Le Malien Cheikh Oumar Bakayoko a remporté mardi 24 mai le premier Challenge RFI App Afrique. Baptisée Bogou, son application aide les médecins en zones isolées à poser un diagnostic en les mettant en relation avec des spécialistes. Comme Bogou, les innovations high-tech qui démocratisent l'accès à l'information et aux services de santé sont de plus en plus nombreuses en Afrique.



Le Rwanda va accueillir la première base au monde de drones. A partir de juillet, des drones devraient donc commencer à livrer des médicaments et du sang dans les zones reculées du pays. Mais pour le moment, l'innovation passe par les téléphones portables : lancé en 2009, le programme RapidSms compte depuis 2012, 45 000 agents chargés de santé maternelle, volontaires, qui servent de lien entre les femmes enceintes isolées et les centres de santé.
 
D'un simple sms, Floride, volontaire élue par son village, enregistre les femmes enceintes sur la base de données du ministère de la Santé. « J’envoie des informations de base : comme son numéro d’identité, la date de ses dernières règles, s’il s’agit de sa première grossesse ou pas. Et enfin, je signale s’il y a un problème quelconque », précise-t-elle.
 
Floride est informée, toujours par sms, des dates de consultation à venir pour s'assurer que la future mère s'y rende. En cas d'urgence, elle peut envoyer une « alerte rouge » pour prévenir le centre de santé le plus proche. Entre 2009 et 2015, le taux de mortalité maternelle a diminué de 30%, le nombre de décès infantile a baissé de 47 à 31 pour 1 000 : un résultat qui n'est certes pas seulement dû à RapidSms, mais le programme y a forcément contribué.
RapideSms aide les patientes, le Cardiopad vise les médecins
 
Au Cameroun, il n'y a que 50 cardiologues pour 20 millions d'habitants. D'où l'idée du jeune ingénieur de 28 ans, Arthur Zang, de créer une tablette pour mesurer et transmettre les données cardiaques : son Cardiopad peut être utilisé par un infirmier ou un généraliste, qui envoie les informations à un cardiologue pour diagnostic. Un tout nouvel outil déjà apprécié des personnels soignants. «Le fait que l'appareil soit petit, qu'on puisse le mettre dans une poche de blouse de médecin, ça leur plait énormément parce qu'ils ne sont pas habitués à un tel format pour un appareil qui permet un examen complet», souligne Arthur Zang.
 
«Egalement, la simplicité de l'appareil, le fait que ça puisse transmettre les résultats à distance, que l'appareil soit autonome, que le kit soit accompagné d'un panneau solaire pour pouvoir recharger en cas de coupure d'électricité également, ça plait énormément. Maintenant, les médecins nous demandent d'y insérer des logiciels qui permettraient d'accélérer la prise en charge des patients : par exemple, y intégrer un dictionnaire médical pour pouvoir aider les infirmiers pour savoir comment traiter tel ou tel mal, et nous sommes actuellement en train de travailler dessus».
 
Depuis sa commercialisation il y a 3 mois, 50 cardiopad ont été vendus, en Afrique et en Asie. Un début, mais Arthur Zang travaille déjà sur une version simplifiée destinée aux patients qui pourront ainsi suivre l'évolution de leur état à domicile.
La question des faux médicaments
 
Dans certains pays africains, jusqu'à 30% des médicaments vendus sont des contrefaçons selon l'OMS, qui estime qu'ils causent 100 000 décès par an. L'initiative ghanéenne Mpedigree permet de faire le tri : grâce à des partenariats avec les grands groupes pharmaceutiques, il suffit de gratter la boîte de médicaments pour trouver un code, l'envoyer par sms et en 5 secondes, la réponse OK ou NO apparaît.
 
Né en 2007 au Ghana, ce système gratuit est désormais présent dans une douzaine de pays africains, en Asie et au Moyen-Orient. Le directeur marketing Eugene Daobu souligne le succès rencontré. « Entre nos débuts et fin 2015, nous avons déjà authentifié quelque 500 millions de boîtes. »
 
Cela représente des milliers de foyers qui ont pu distinguer de faux médicaments des vrais, grâce à notre système. Les faussaires se concentrent sur les marques et les produits les plus utilisés. «Et selon nos chiffres, les deux médicaments que les consommateurs vérifient le plus sont un contraceptif d'urgence plutôt populaire en Afrique de l'Ouest, et les antipaludéens», précise-t-il
 
Le système est en particulier largement utilisé au Nigeria, où Mpedigree a passé un accord avec le gouvernement.


Source: Rfi.fr


Aminata Diouf (Stagiaire)

Mercredi 25 Mai 2016 - 15:00


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