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​Madagascar: l'incendie de 5 villages dans le nord prend une tournure politique

Dans la localité de Befandriana-Nord, dans le nord de Madagascar, samedi 18 février, deux policiers en mission ont été assassinés par la foule, pour avoir, d'après celle-ci, « racketté les villageois ». Quatre jours après, ce sont plus de 450 cases qui ont été incendiées dans cinq villages de cette zone rurale. Plusieurs sources affirment qu'une trentaine de policiers seraient venus mettre le feu en représailles de la mort de leurs collègues. Dix jours après le début de ces drames en série, seule une enquête judiciaire a été ouverte pour double meurtre de policiers. « Chaque chose en son temps », déclare-t-on au gouvernement. Sur fond d'omerta grandissante, de rivalité entre police et gendarmerie et de remaniement ministériel que l'on dit imminent, l'affaire prend une tournure hautement politique.



A Antsohihy, ce mardi 28 février, doit s'ouvrir le procès de 26 villageois accusés du meurtre de deux policiers. « Concernant l'assassinat, on a fait des enquêtes, des arrestations et on est en train de faire le déferrement, explique Norbert Anandra, le ministre de la Sécurité publique. L'enquête est finie. 26 personnes ont été arrêtées et 5 autres seront entendues en tant que témoins. »
 
Parmi les témoins, le maire d'Antsakabary, l'un des cinq villages décimés par l'incendie criminel. Questionnés sur le présumé lynchage à mort des policiers par les villageois et sur les auteurs de l'incendie, ni lui ni son avocat n'ont souhaité s'exprimer.
 
Un silence qui tranche avec les affirmations tenues la veille par la population, le procureur de la République de Mandritsara, les élus, le clergé, et les gendarmes de la localité. Tous pointent directement du doigt une brigade de policiers de Majunga venue mettre le feu aux villages pour venger leurs collègues.
 
Malgré des témoignages accablants, le ministre ne change pas la version qu'il a donnée au lendemain de l'incendie : « On dit, peut-être, une aliénée mentale qui aurait fait ça. On n'a pas eu d'autre version. Maintenant, quand on dit que les policiers sont parmi les éventuels suspects, moi je dis "est-ce que c'est à moi d'enquêter ?". Il n'y a pas que la police qui est responsable des enquêtes, il y a la Justice, il y a la gendarmerie, et puis il y a la police. »
 
Pour l'heure, aucune enquête n'a été ouverte sur cet incendie qui a causé la mort d'une personne âgée et privé de toit plus de mille habitants. Et aucune autorité, autre que la gendarmerie locale, n'a encore ne fait le déplacement dans cette zone isolée, accessible uniquement après deux jours de marche. En coulisse, on murmure que « les intérêts politiques sont trop grands pour que justice soit faite ».

Rfi.fr

Mardi 28 Février 2017 - 07:26


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