20 ans de la Centif : Bamba Siby loue les prouesses de la la cellule de lutte contre le blanchiment de capitaux



Lors d’un panel avec la Presse jeudi 27 novembre, dans le cadre de la cérémonie des 20 ans de la Centif, Bamba Siby, président de la cellule s’est réjouie de la sortie du Sénégal de la liste grise. « L'un des résultats les plus marquants, à mon avis, c'est la sortie de la liste grise. Le Sénégal est sorti de la liste grise en octobre 2024, suite à un travail acharné. Il a fallu mettre en œuvre 49 mesures, et ces 49 mesures ont été remplies à 100% », a-t-il déclaré.
 
M. Siby a souligné que ce résultat, qui a validé la sortie du pays, est le point le plus marquant de ces deux décennies de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Concernant l'avenir, « la Centif est tournée vers une montée en puissance réelle, formalisée par un plan stratégique couvrant la période de cinq ans 2025 à 2029 ». Ce plan a pour objectif de permettre à la Centif de prendre son envol.

Il a également plaidé pour le renforcement des Ressources Humaines (RH). « L'urgence est d'augmenter et de renforcer les ressources humaines, à la fois en quantité et en qualité. La Centif gère environ 920 déclarations annuelles (Déclarations d'Opérations Suspectes - DOS) avec seulement une dizaine de personnes ». L'objectif est de renforcer ce ratio pour pouvoir faire face efficacement au volume croissant de déclarations et ainsi mieux remplir ses obligations de lutte contre le blanchiment.
 
Questionné sur le fait que la Centif n'ait gagné en visibilité que récemment, il a rétorqué que les méthodes de travail n'ont pas changé depuis 2005. « Le travail qu'on faisait depuis 2005 jusqu'à présent, ça n'a pas changé ». Selon lui, ce qui a changé, c'est l'environnement politique et le fait que des Personnes Politiquement Exposées (PPE) sont plus ou moins citées dans les rapports de la Centiif, ce qui entraîne une médiatisation accrue due aux réactions des personnes mises en cause.

Pour ce qui est de la procédure de traitement des cas, il a soutenu que « le processus de la Centif est très clair ». « La Centif reçoit des déclarations d'opérations suspectes (DOS), sur la base de ces déclarations, une analyse financière approfondie est effectuée en interne. Les analyses sont formalisées sous forme de rapports. Ces rapports sont transmis directement aux parquets financiers (les juges) ».
 
Il a précisé que « la Centif est donc une unité de renseignement financier (URF) qui fournit des informations aux autorités judiciaires pour l'ouverture éventuelle de poursuites ».
 
Enfin, le Président a précisé la position institutionnelle de la Centif. « la Centif est rattachée  au ministère des Finances pour le soutien administratif et budgétaire. C'est le budget du ministère des Finances qui lui permet de fonctionner. Cependant, la cellule jouit d'une indépendance technique totale, le ministère des Finances n'a aucune tutelle technique sur le domaine de compétence de la Centif ».
 
Selon lui, les rapports d'analyse sont transmis directement aux parquets financiers sans que le ministre des Finances ou le ministère n'en prenne connaissance. » Il n'y a pas de lien hiérarchique pour ce qui est du travail d'enquête et d'analyse », a-t-il déclaré lors d’un panel avec la presse.


Vendredi 28 Novembre 2025 16:36


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