A Matam, la vie est au ralenti. La ville ne respire plus cette chaleur qui meublait les retrouvailles des élèves et étudiants. Avec l’arrêt des cours dans les lycées et collèges ainsi qu’à l’université, une bonne partie de la jeunesse s’était retrouvée à Matam. Mais sans aucune activité à part la conduite des motos Jarkata. Ceux qui s’activaient dans la traversée entre les deux rives sont également en chômage avec la fermeture des frontières entre le Sénégal et la Mauritanie. Et à l’instar des jeunes des autres localités du pays, ceux de Matam sont affectés par la suspension des activités sportives et culturelles. Des mesures prises par l’autorité dans le souci de stopper la propagation de la pandémie liée à la Covid19.
D’habitude, durant les grandes vacances, c’est la ruée vers le stade régional pour les besoins des matchs du national populaire ou « Navetane ». Mais cette année, même si les instances décisionnelles de ce championnat populaire n’ont pas encore pris une décision, la population ne compte pas voir le cours de la vie changer dès lors que les phases départementales ont été arrêtées bien avant l’avènement de la pandémie. Un arrêt consécutif à un différend qui opposait Fc Kawral Soubalo de Matam (équipe championne zonale) et l’Asc Katoté du « Dandémayo (village environnant). Et à cause de la Covid-19 et l’arrêté suspendant les activités régies par l’Oncav et l’Odcav avec les mesures qui interdisent des rassemblements dans des espaces publics pour endiguer la pandémie, ce n’est pas de sitôt que les jeunes retrouveront le chemin qui mène au stade. De ce fait Matam se languit. Même les veillées nocturnes où une certaine jeunesse revisitait les richesses culturelles du terroir n’ont plus lieu.
D’ailleurs avec la modernité beaucoup de ces trésors culturels se meurent. En l’absence de loisirs, la jeunesse Hal Pular se contente de football en prenant possession des différentes aires de jeux de la commune.
Les terrains de foot envahis par les jeunes !
Avec les retrouvailles de la Tabaski, le stade régional étant fermé, c’était la grande effluence au niveau des terrains de foot. On pourrait dire que toute la jeunesse Matamoise se retrouve les après-midis au terrain Soubalo, situé en face du lycée. Des tournois de foot y sont quotidiennement organisés. « On s’entraîne pour maintenir la forme. On ne peut pas rester des jours sans pratiquer notre passion. Même si la pandémie est présente dans notre pays, on est épargné. Le terrain, c’est le seul espace de loisirs que nous avons. L’ambiance est bonne, les jaunes viennent en masse pour s’entraîner » a laissé entendre Abou Diaw, l’arrière droit de l’Asc Rénovation de Soubalo / Matam.
L’ambiance est de même au terrain de foot de Tantadji plus connu sous l’ancien nom « terrain Djom ». L’espace se réduit comme peau de chagrin à cause de la construction de logements aux alentours de ce terrain qui était le point de rendez- vous de centaines de jeunes. Lesquels pourraient ne plus disposer d’espaces de jeux. C’est sur ce terrain que s’entraîne également l’équipe navétane de l’Asc Tantadji, la grande rivale de Fc Karawl Soubalo. Malgré les risques de propagation du virus que favorisent les rassemblements, les jeunes du quartier ont envahi ce terrain. « C’est le seul espace de jeux dont nous disposons et on s’y donne rendez –vous. Nous nous réjouissons que Matam n’ait pas encore connu une situation où on note beaucoup de cas positifs. Venir s’entrainer ne veut pas dire que nous ne respectons pas les mesures barrières, ou bien que nous ne sommes pas conscients de la gravité de la Covid-19 » soutient Sada Camara, membre influent de ce club de football.
De vieilles habitudes, malgré la présence du virus !
Sur cette terre des Halpoulaar, on vit comme si l’ère de la Covid-19 était derrière nous. Des regroupements sont visibles un peu partout dans la ville. Il n’est pas fréquent de croiser une personne portant un masque dans les ruelles. Et ce même si certaines en portent ou le mettent au menton. C’est dire que même s’il en existe une exception, nombreux sont ceux qui font fi du respect des mesures barrières. La distanciation sociale y est vécue comme une fracture sociale dans une société de brassage. On se donne de chaleureuses accolades, se serre les mains avec effusion. De la circulation du virus, certains nient même son existence et parlent très souvent d’une affaire politique voire un combat entre grandes puissances. Bref pour cette population, la Covid-19 c’est à Dakar. Ce qui fait que les résidents de la capitale, venus pour la Tabaski, étaient stigmatisés.
Dans un espace libre d’un coin du quartier Gandé, situé au bord du fleuve qui sépare le Sénégal de la République islamique de Mauritanie, se forme un groupe d’individus composé d’étudiants et d’élèves. Ils sont là autour d’une théière pour refaire le monde à travers des discussions sur la politique et la philosophie. Aucune règle de distanciation sociale n’est respectée. Et aucun d’entre eux ne porte de masque. Et quand un des leurs s’est offusqué de cet état de fait, il a été vite rabroué par ses amis. « S’il te plait Jules, arrêtes ! Ne nous fatigue pas avec tes respects de gestes barrières. D’ailleurs, comme que tu viens de Dakar, y as-tu vu une de tes connaissances atteinte du corona ? », lance donc un des jeunes dans un brouhaha. Celui-ci croit mordicus que le virus est une création des Toubabs.
Ce qui fait qu’à Matam, la majorité de la population vit sans se préoccuper du virus qui semble même avoir ralenti leurs business. « Qu’on nous laisse vivre et on s’en portera mieux. Tu as vu comment vivent les jeunes dont les activités sont au point mort et qui sont là à se tourner les pouces » développe Amadou Fall qui en appelle à l’ouverture des frontières terrestres. Et dans cette situation où on nie l’existence de la pandémie, les forces de l’ordre ont toutes les peines du monde à faire respecter les mesures édictées par l’autorité aux populations. En effet ces policiers, las de courir derrière des récalcitrants au port du masque, ont baissé les bras.
Le Témoin
D’habitude, durant les grandes vacances, c’est la ruée vers le stade régional pour les besoins des matchs du national populaire ou « Navetane ». Mais cette année, même si les instances décisionnelles de ce championnat populaire n’ont pas encore pris une décision, la population ne compte pas voir le cours de la vie changer dès lors que les phases départementales ont été arrêtées bien avant l’avènement de la pandémie. Un arrêt consécutif à un différend qui opposait Fc Kawral Soubalo de Matam (équipe championne zonale) et l’Asc Katoté du « Dandémayo (village environnant). Et à cause de la Covid-19 et l’arrêté suspendant les activités régies par l’Oncav et l’Odcav avec les mesures qui interdisent des rassemblements dans des espaces publics pour endiguer la pandémie, ce n’est pas de sitôt que les jeunes retrouveront le chemin qui mène au stade. De ce fait Matam se languit. Même les veillées nocturnes où une certaine jeunesse revisitait les richesses culturelles du terroir n’ont plus lieu.
D’ailleurs avec la modernité beaucoup de ces trésors culturels se meurent. En l’absence de loisirs, la jeunesse Hal Pular se contente de football en prenant possession des différentes aires de jeux de la commune.
Les terrains de foot envahis par les jeunes !
Avec les retrouvailles de la Tabaski, le stade régional étant fermé, c’était la grande effluence au niveau des terrains de foot. On pourrait dire que toute la jeunesse Matamoise se retrouve les après-midis au terrain Soubalo, situé en face du lycée. Des tournois de foot y sont quotidiennement organisés. « On s’entraîne pour maintenir la forme. On ne peut pas rester des jours sans pratiquer notre passion. Même si la pandémie est présente dans notre pays, on est épargné. Le terrain, c’est le seul espace de loisirs que nous avons. L’ambiance est bonne, les jaunes viennent en masse pour s’entraîner » a laissé entendre Abou Diaw, l’arrière droit de l’Asc Rénovation de Soubalo / Matam.
L’ambiance est de même au terrain de foot de Tantadji plus connu sous l’ancien nom « terrain Djom ». L’espace se réduit comme peau de chagrin à cause de la construction de logements aux alentours de ce terrain qui était le point de rendez- vous de centaines de jeunes. Lesquels pourraient ne plus disposer d’espaces de jeux. C’est sur ce terrain que s’entraîne également l’équipe navétane de l’Asc Tantadji, la grande rivale de Fc Karawl Soubalo. Malgré les risques de propagation du virus que favorisent les rassemblements, les jeunes du quartier ont envahi ce terrain. « C’est le seul espace de jeux dont nous disposons et on s’y donne rendez –vous. Nous nous réjouissons que Matam n’ait pas encore connu une situation où on note beaucoup de cas positifs. Venir s’entrainer ne veut pas dire que nous ne respectons pas les mesures barrières, ou bien que nous ne sommes pas conscients de la gravité de la Covid-19 » soutient Sada Camara, membre influent de ce club de football.
De vieilles habitudes, malgré la présence du virus !
Sur cette terre des Halpoulaar, on vit comme si l’ère de la Covid-19 était derrière nous. Des regroupements sont visibles un peu partout dans la ville. Il n’est pas fréquent de croiser une personne portant un masque dans les ruelles. Et ce même si certaines en portent ou le mettent au menton. C’est dire que même s’il en existe une exception, nombreux sont ceux qui font fi du respect des mesures barrières. La distanciation sociale y est vécue comme une fracture sociale dans une société de brassage. On se donne de chaleureuses accolades, se serre les mains avec effusion. De la circulation du virus, certains nient même son existence et parlent très souvent d’une affaire politique voire un combat entre grandes puissances. Bref pour cette population, la Covid-19 c’est à Dakar. Ce qui fait que les résidents de la capitale, venus pour la Tabaski, étaient stigmatisés.
Dans un espace libre d’un coin du quartier Gandé, situé au bord du fleuve qui sépare le Sénégal de la République islamique de Mauritanie, se forme un groupe d’individus composé d’étudiants et d’élèves. Ils sont là autour d’une théière pour refaire le monde à travers des discussions sur la politique et la philosophie. Aucune règle de distanciation sociale n’est respectée. Et aucun d’entre eux ne porte de masque. Et quand un des leurs s’est offusqué de cet état de fait, il a été vite rabroué par ses amis. « S’il te plait Jules, arrêtes ! Ne nous fatigue pas avec tes respects de gestes barrières. D’ailleurs, comme que tu viens de Dakar, y as-tu vu une de tes connaissances atteinte du corona ? », lance donc un des jeunes dans un brouhaha. Celui-ci croit mordicus que le virus est une création des Toubabs.
Ce qui fait qu’à Matam, la majorité de la population vit sans se préoccuper du virus qui semble même avoir ralenti leurs business. « Qu’on nous laisse vivre et on s’en portera mieux. Tu as vu comment vivent les jeunes dont les activités sont au point mort et qui sont là à se tourner les pouces » développe Amadou Fall qui en appelle à l’ouverture des frontières terrestres. Et dans cette situation où on nie l’existence de la pandémie, les forces de l’ordre ont toutes les peines du monde à faire respecter les mesures édictées par l’autorité aux populations. En effet ces policiers, las de courir derrière des récalcitrants au port du masque, ont baissé les bras.
Le Témoin