Le premier précepte de la célébration du Magal est le "berndé". De la volaille au chameau, sacrifier tous les animaux comestibles en Islam, préparer des mets délicieux et abondants pour le distribuer aux populations sans distinction de race, de religion, de confrérie, de catégorie sociale ou autre. Et pendant les habitants de Touba ville se disputent les millions de pèlerins pour accomplir le pilier fondamental de l'action de grâce, les "Thiantakones" relèvent le pari d'élargir les bienfaits du Magal dans les villages environnants de Touba.
Plus de 1000 boeufs distribués dans les 85 cuisines pendant 3 jours
C'est loin d'être une tâche facile que de coordonner une tâche de cette envergure. Une commission spéciale pilotée par le Djeuwrigne Mbaye Gueye se charge d'exécuter à la lettre les recommandations de Cheikh Béthio Thioune. Dans une de ses interviews dans la presse, le guide des "Thiantakones" expliquait ainsi d'où lui est venu l'idée de décentraliser les "berndé" dans les villages environnants de Touba : "A chaque Magal, je préparais, avec mes talibés des mets abondants qu'on présentait dans des bols à Serigne Saliou. Il distribuait ensuite ces mets dans ses daaras à Khelcom. C'est en de pareilles circonstances que Serigne Saliou m'a donné le Ndigueul d'élargir les "berndés" dans les villages qui avoisinent Touba ville et dont les habitants sont démunis".
Et depuis, le guide des "Thiantakônes" perpétue le Ndigueul de son marabout, en augmentant chaque année le nombre de cuisines et donc le nombre de boeufs distribués.
C'est ainsi que 85 cuisines dirigées par des "Djeuwrigne" (coordonnateurs) sont disséminés dans Touba et ses environs les plus reculés. Chaque cuisine reçoit en moyenne 3 à 4 boeufs par jour pour préparer le déjeuner et le dîner. Cela pendant trois jours. Ce qui constitue un cheptel de plus de 1000 boeufs à sacrifier la veille, le jour et le lendemain du Magal. Pour Djiby Sy, venu de Saint-Louis, "les gens doivent commencer à comprendre que le vrai sens du Magal, ce n'est plus de se concentrer à Dianatoul Mahwa (quartier de serigne Béthio Thioune à Touba) mais de venir ici dans les santhianes pour accomplir le voeu du Cheikh de faire goûter aux démunis les délices du Magal "
Oumoul Khoura, Touba Khar Yalla, Touba Fall, Dobé sont quatre villages visités par l'équipe de PressAfrik, ce mercredi 08 novembre, jour de la commémoration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba.
Plus de 1000 boeufs distribués dans les 85 cuisines pendant 3 jours
C'est loin d'être une tâche facile que de coordonner une tâche de cette envergure. Une commission spéciale pilotée par le Djeuwrigne Mbaye Gueye se charge d'exécuter à la lettre les recommandations de Cheikh Béthio Thioune. Dans une de ses interviews dans la presse, le guide des "Thiantakones" expliquait ainsi d'où lui est venu l'idée de décentraliser les "berndé" dans les villages environnants de Touba : "A chaque Magal, je préparais, avec mes talibés des mets abondants qu'on présentait dans des bols à Serigne Saliou. Il distribuait ensuite ces mets dans ses daaras à Khelcom. C'est en de pareilles circonstances que Serigne Saliou m'a donné le Ndigueul d'élargir les "berndés" dans les villages qui avoisinent Touba ville et dont les habitants sont démunis".
Et depuis, le guide des "Thiantakônes" perpétue le Ndigueul de son marabout, en augmentant chaque année le nombre de cuisines et donc le nombre de boeufs distribués.
C'est ainsi que 85 cuisines dirigées par des "Djeuwrigne" (coordonnateurs) sont disséminés dans Touba et ses environs les plus reculés. Chaque cuisine reçoit en moyenne 3 à 4 boeufs par jour pour préparer le déjeuner et le dîner. Cela pendant trois jours. Ce qui constitue un cheptel de plus de 1000 boeufs à sacrifier la veille, le jour et le lendemain du Magal. Pour Djiby Sy, venu de Saint-Louis, "les gens doivent commencer à comprendre que le vrai sens du Magal, ce n'est plus de se concentrer à Dianatoul Mahwa (quartier de serigne Béthio Thioune à Touba) mais de venir ici dans les santhianes pour accomplir le voeu du Cheikh de faire goûter aux démunis les délices du Magal "
Oumoul Khoura, Touba Khar Yalla, Touba Fall, Dobé sont quatre villages visités par l'équipe de PressAfrik, ce mercredi 08 novembre, jour de la commémoration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba.
La précarité des bénéficiaires
Ces terroirs situés à des dizaines de kilomètres de Touba Mosquée abritent des centaines d'âmes chacun. Les habitacles en cases et la disparité des concessions sont les premiers indices d'une précarité manifeste. Pour se rendre sur les lieux, il faut suivre le tracé sinueux, sans doute forgé par les aller et retour quotidien des charrettes qui y assurent le dessert. Les moyens très limités des habitants ne leur permettent pas le luxe préparer des mets à la hauteur de l'événement. Ainsi, depuis près d'une dizaine d'années, ils attendent religieusement la venue des "Thiantakones" pour pouvoir profiter de la succulence du Magal.
Vers 15 heures à Touba Khar Yalla, les charrettes qui distribuent les grandes marmites remplies de sauces à la viande sont déjà passées. Ousmane Lom, un résident se réjouit. "Depuis 13 ans que je suis dans ce village, ça fait 7 ans que Serigne Béthio nous rapportent des mets la veille et le jour du Magal. Un geste que tous ici magnifient au plus haut point. Aujourd'hui (mercredi 08 novembre), nous avons pu goûter aux délices du Magal grâce à lui et nous rendons grâce à Serigne Touba pour ça et prions pour que ses avoirs se multiplient", a confié ce père de famille trouvé devant sa case entouré de ses enfants.
"Si le Cheikh nous donne des boeufs et du condiment, nous pouvons le..."
Un peu plus loin, le chef de village de Touba Fall coordonne la distribution des mets apportés par les Thiantakones. Une dizaine de femmes se chargent d'exécuter les recommandations du vieux Diack qui consistent à reverser le contenu des marmites dans des bols pour ensuite servir chaque famille. Il dresse un satisfecit à Cheikh Béthio et va même jusqu'à plaindre ses disciples, qui en plus de subir la chaleur de la cuisine, affrontent les trajets chaotiques en charrettes pour distribuer les marmites sur plusieurs kilomètres.
"Nous ne remercierons jamais assez Cheikh Béthio pour ce qu'il a perpétué ici depuis près de 7 années. Des personnes qui restaient pendant tout le Magal sans goûter au plus petit morceau de viande, se retrouvent avec des équipes de talibés à leur disposition pendant 3 jours pour leur préparer à déjeuner et à dîner", confie-t-il avant d'ajouter : "Quand je regarde ces jeunes gens se déplacer sur des kilomètres en charrettes pour transporter les repas, j'ai tellement de peine pour eux. Si seulement le Cheikh pouvait nous donner les boeufs et le condiment nécessaire à la préparation des mets, nous leur dispenserions de ce fardeau".
Ces terroirs situés à des dizaines de kilomètres de Touba Mosquée abritent des centaines d'âmes chacun. Les habitacles en cases et la disparité des concessions sont les premiers indices d'une précarité manifeste. Pour se rendre sur les lieux, il faut suivre le tracé sinueux, sans doute forgé par les aller et retour quotidien des charrettes qui y assurent le dessert. Les moyens très limités des habitants ne leur permettent pas le luxe préparer des mets à la hauteur de l'événement. Ainsi, depuis près d'une dizaine d'années, ils attendent religieusement la venue des "Thiantakones" pour pouvoir profiter de la succulence du Magal.
Vers 15 heures à Touba Khar Yalla, les charrettes qui distribuent les grandes marmites remplies de sauces à la viande sont déjà passées. Ousmane Lom, un résident se réjouit. "Depuis 13 ans que je suis dans ce village, ça fait 7 ans que Serigne Béthio nous rapportent des mets la veille et le jour du Magal. Un geste que tous ici magnifient au plus haut point. Aujourd'hui (mercredi 08 novembre), nous avons pu goûter aux délices du Magal grâce à lui et nous rendons grâce à Serigne Touba pour ça et prions pour que ses avoirs se multiplient", a confié ce père de famille trouvé devant sa case entouré de ses enfants.
"Si le Cheikh nous donne des boeufs et du condiment, nous pouvons le..."
Un peu plus loin, le chef de village de Touba Fall coordonne la distribution des mets apportés par les Thiantakones. Une dizaine de femmes se chargent d'exécuter les recommandations du vieux Diack qui consistent à reverser le contenu des marmites dans des bols pour ensuite servir chaque famille. Il dresse un satisfecit à Cheikh Béthio et va même jusqu'à plaindre ses disciples, qui en plus de subir la chaleur de la cuisine, affrontent les trajets chaotiques en charrettes pour distribuer les marmites sur plusieurs kilomètres.
"Nous ne remercierons jamais assez Cheikh Béthio pour ce qu'il a perpétué ici depuis près de 7 années. Des personnes qui restaient pendant tout le Magal sans goûter au plus petit morceau de viande, se retrouvent avec des équipes de talibés à leur disposition pendant 3 jours pour leur préparer à déjeuner et à dîner", confie-t-il avant d'ajouter : "Quand je regarde ces jeunes gens se déplacer sur des kilomètres en charrettes pour transporter les repas, j'ai tellement de peine pour eux. Si seulement le Cheikh pouvait nous donner les boeufs et le condiment nécessaire à la préparation des mets, nous leur dispenserions de ce fardeau".