Affaire DSK: le revers d’une impunité exaspérante

Vue de Rabat, l’affaire DSK n’est que l’illustration de l’omerta qui entoure l’élite française, et dont le Maroc est si coutumier.



20 février 2011 Rabat by LeJul' via Flickr CC
C’est la présomption de culpabilité qui l’emporte dans les discussions marocaines sur l’incroyable affaire DSK. Bien sûr au Maroc, comme ailleurs, les supputations vont bon train sur l’éventualité d’un piège tendu par les ennemis de la gauche française –le président Sarkozy en premier chef– qui, par une machination tordue, aurait fait chuter son plus sérieux adversaire dans la course à l’Elysée en 2012, Dominique Strauss-Kahn (DSK). Mais malgré les théories d’un complot ourdi par la droite, c’est surtout une certaine image de la classe politique française, du petit monde du show-biz et des médias, de leur accointances et de leurs mœurs délétères qui est vivement décriée.

DSK, un ami du royaume

Au Maroc, le parallèle est vite fait avec le Rubygate, qui rappelle que des femmes "d’extraction sociale basse" peuvent faire tomber les puissants de ce monde. Une satisfaction pour certains qui y voient une revanche de classe, voire une vengeance sur un Occident condescendant et immoral.

Aussi, DSK est vu au Maroc "comme un satyre" dont l'implication dans un scandale sexuel à l’onde de choc internationale est le révélateur d’une intolérable impunité vécue au quotidien dans la société marocaine, même si le machisme contre les femmes et les «petites bonnes» en particulier est un fléau national, le droit de cuissage étant largement accepté dans les mœurs.

Ici, si la problématique du harcèlement sexuel et même du viol n’est pas prise au sérieux tant la femme, forcément aguicheuse, est toujours fautive, le sexisme français est source d’exaspération, comme celui d’ailleurs de ces riches «touristes sexuels» du Moyen-Orient, pour qui le Maroc est "synonyme de Sodome et Gomorrhe".

Dans l’esprit de beaucoup de Marocains, DSK, l’ami du royaume, aurait pu assouvir ses pulsions au gré de ses escapades marocaines sans qu’il ne soit inquiété, son «jardin des délices» à Marrakech suscitant les fantasmes les plus débridés.

Suite 2806 contre suite 312

L’affaire de la suite 2806 du Sofitel de New York n’aurait sans doute jamais été révélée si elle s’était passée à la Mamounia de Marrakech. Elle aurait été très vite étouffée au nom des intérêts bien compris qu’ont le Maroc et son chaperon français.lire la suite sur slateafrique.com

Slateafrique

Mardi 24 Mai 2011 16:45


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