Alerte Sanitaire : "40 enfants sur 1 000 n'atteignent pas l'âge de cinq ans" (ANSD)



Une enquête nationale couvrant la période 2019-2023 révèle que la mortalité infantile au Sénégal reste élevée, avec un taux global de 40 pour mille avant le cinquième anniversaire. Selon le rapport publié par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) ce 31 octobre, les décès néonatals représentent à eux seuls près des trois quarts de la mortalité infantile.
 
Les données montrent que la mortalité infantile est estimée à « 31 pour mille », ce qui signifie que sur 1 000 enfants nés vivants, « 31 ne survivent pas jusqu’à leur premier anniversaire ». Quant à la mortalité juvénile, c’est-à-dire les décès survenant entre le premier et le cinquième anniversaire, elle s’élève à 9 ‰. Ainsi, le risque de décès avant l’âge de cinq ans atteint 40 ‰, un chiffre qui traduit des progrès insuffisants face aux objectifs de santé infantile.
 
L’analyse de l’Ansd met en évidence la vulnérabilité particulière de la période néonatale. « Les décès survenant au cours du premier mois de vie représentent une part écrasante, soit près des trois quarts des décès infantiles enregistrés », souligne le rapport. Cette concentration des décès dans les premiers jours de vie interroge la qualité de la prise en charge à la naissance et l’accès aux soins maternels et néonatals.
 
Parallèlement, le rapport met en lumière une faible adoption de la planification familiale. « Seules 18 % des femmes y ont recours », précise l’Ansd. Ce taux, bien qu’en progression modérée ces dernières années, reste en deçà des objectifs fixés par les autorités sanitaires. L’étude montre également que « l’écrasante majorité des utilisatrices optent pour des méthodes modernes ».
 
L’utilisation de la contraception moderne varie sensiblement selon l’âge. Elle atteint son maximum chez les femmes âgées de 35 à 39 ans, avec un taux de 30 %. Toutefois, « après 40 ans, une baisse significative est observée : l’utilisation des méthodes modernes chute à 28 % chez les 40-44 ans, puis s’effondre à seulement 17 % dans la tranche des 45-49 ans », note le rapport.
 
Ces résultats traduisent des défis persistants en matière de santé maternelle et infantile. L’Ansd recommande un renforcement des programmes de santé néonatale et une meilleure accessibilité à la planification familiale, leviers essentiels pour améliorer durablement les indicateurs de santé au Sénégal.
 


Vendredi 31 Octobre 2025 16:46


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