Autoroute à péage : le collectif exige la publication du contrat qui lie l’Etat à Eiffage

Le Collectif citoyen des usagers de l'autoroute à péage (CCUAP) s’est réuni ce vendredi 3 août pour réaffirmer son engagement à lutter contre ce qu'il considère comme un abus dans la gestion et l'exploitation de l'autoroute à péage. A cette occasion, le collectif a exigé de l'Etat, la remise à plat du contrat "unique et opaque" qui le lie à l'entreprise Eiffage ainsi que la baisse du prix du péage.



Le CCUAP n'entend pas abandonner la lutte pour la baisse des tarifs en vigueur sur l'autoroute. En effet, lors du rassemblement de ses membres qui s'est tenu vendredi, Docteur Cheikh Tidiane Dieye, membre du collectif par ailleurs porte-parole du jour,  a rappelé au chef de l'Etat sa déclaration lors de  la  réunion  du  Conseil  des  ministres  du  11  Juin 2018 où il avait demandé à son gouvernement d'accélérer la  finalisation, avant  fin juin 2018, du processus de  renégociation  des  tarifs  de  péage. Et selon Dr Dieye, il est temps de passer à l'acte. 

«Le Collectif a  donné  crédit  aux  propos  du président  de  la  République  et  du  ministre  des  Transports,  croyant  qu'ils  s'interdiraient  de  violer  aussi  facilement  leur  parole répétée  à  maintes  reprises,  consistant  à  faire  baisser  le  prix  du  péage autoroutier à la date butoir du 31 juillet 2018. Après avoir attendu en vain une action de leur part, le collectif n'a d'autre choix  que  de  prendre  l'opinion  publique  nationale  et  internationale  à  témoin,  pour  constater  ensemble l'incapacité,  sinon le manque  de volonté politique, voire la faiblesse de l'Etat face à l'entreprise Eiffage», tonne-t-il. 

Et d'ajouter : «le mutisme  du  chef  de l'Etat  depuis le  31  Juillet,  suite à  une  décision qu'il a  prise lui‐ même en Conseil des ministres, est une attitude manifestement troublante qui traduit, aux yeux du collectif, un manque d'égard vis‐à‐vis des citoyens  et  un  manque  de  compassion  pour  les  milliers  d'usagers  obligés  d'emprunter l'autoroute tous les jours.  Ce que nous exigeons de L'Etat est la publication du contrat qui le lie à cette entreprise française dans le journal officiel. »    

Le  Collectif  informe  donc  les  autorités  «qu'il  se  réserve  le  droit  de  mener  toutes   actions  nécessaires  pour exiger le respect des droits économiques et  sociaux  des  Sénégalais.  Ces  droits  garantis  par  la  constitution  sont  aujourd'hui  manifestement  violés  par  les  pratiques  prédatrices  de  l'entreprise Eiffage, avec la complicité du président Macky Sall».  

Le Collectif  l'exhorte à assumer sa responsabilité  de garant  de  l'intérêt général et protecteur du patrimoine public.  «Si  le gouvernement  du  Sénégal, par faiblesse coupable, échouait à protéger  les  intérêts  du  peuple  sénégalais  dans  son  face‐à‐face  avec l'entreprise prédatrice Eiffage  il  verrait  son  autorité  morale  s'effondrer durablement  et aucun discours ne saurait gommer sa faillite».  
 

Fana CiSSE

Vendredi 3 Aout 2018 22:00


Dans la même rubrique :