Avec le retrait de soldats de la RDC, le Rwanda envoie un message à la communauté internationale

Le Rwanda a annoncé, vendredi 31 août, le retrait de l'est du Congo d'environ 280 de ses soldats qui y étaient basés. Ces militaires sont rappelés alors que Kigali doit faire face à des accusations de l'ONU et de la RDC de soutien au mouvement rebelle du M23, actif dans le Nord-Kivu. Les Rwandais cherchent manifestement à prouver à la communauté internationale qu'ils ne contribuent pas à déstabiliser l'est du Congo.



En donnant une forte ampleur médiatique au rapatriement de ses deux compagnies déployées au Nord-Kivu, Kigali envoie un message politique à la communauté internationale.
Accusé dans un rapport de l'ONU d'être impliqué militairement aux cotés des rebelles du M23, le Rwanda entend montrer un meilleur visage. D'ailleurs, ce retrait survient à quelques jours d'une réunion à Kampala (Ouganda) de la Conférence internationale sur les Grands Lacs qui doit travailler à la création de mécanismes de surveillance de la situation au Nord-Kivu.

Le retrait des deux compagnies rwandaises avait été décidé il y a un peu plus de quinze jours, au terme d'une discussion à Goma entre responsables militaires congolais et rwandais. Il devenait politiquement et logistiquement difficile pour le Rwanda de maintenir une présence militaire au Congo dans le climat actuel.
En 2009, un accord entre Kinshasa et Kigali avait permis le déploiement de ces deux compagnies destinées à épauler l'armée congolaise dans sa lutte contre les rebelles hutus FDLR (les Forces démocratiques de libération du Rwanda) réfugiés au Congo.

Les opérations avaient pris fin dès 2009 mais les troupes rwandaises étaient manifestement revenues en 2011 sans que l'on sache très bien si Kinshasa avait donné son aval. D'ailleurs, la confirmation d'une présence rwandaise au Kivu a provoqué un couac à Kinshasa. Le porte-parole du gouvernement parlant de troupes « non autorisées » tandis que le ministre de la Défense estimait de son coté que la présence rwandaise ne se justifiait plus. Une manière implicite de reconnaître que les autorités étaient au courant de cette présence.

Thierry Vircoulon
Directeur Afrique centrale au centre de recherche américain International Crisis Group
« Kigali a voulu montrer qu'elle avait eu l'autorisation par le passé d'avoir des troupes présentes au Nord-Kivu pour lutter contre les FDLR. Et ceci avait été agréé par Kinshasa, sans bien sûr en informer son opinion publique ».  
RFI

Mamadou Sakhir Ndiaye

Dimanche 2 Septembre 2012 15:42


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