Bakhao Fall, allié du Pastef, sur les tensions au sein du gouvernement : "Ils ont été rattrapés par la réalité du pouvoir"



Bakhao Fall, président du mouvement « Convergence citoyenne pour l’Esprit et l’Intérêt du Djolof » et allié du parti au pouvoir, le Pastef, a analysé l’actualité politique marquée par des divergences au sein du parti. Invité de l’émission Midikeng sur PressAfrik Tv ce mercredi 16 juillet, M. Fall a affirmé que le Pastef est « rattrapé par la réalité du pouvoir ». Pour lui, « le problème du Sénégal, ce sont les acteurs politiques ».

« Au moment de la conquête démocratique du pouvoir, nous faisons des promesses, allant jusqu’à promettre la lune une fois au pouvoir. Mais une fois à l’exercice du pouvoir, rattrapés par la réalité, nous nous rendons compte qu’il y a une différence entre ce que nous disions dans l’opposition et la manière dont nous voulons gérer le pays », a-t-il déclaré.

M. Fall a salué la bravoure d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye : « Ils aiment le pays, ils ont fait rêver la jeunesse en particulier et le peuple en général, mais tout cela, c’était dans l’opposition », a-t-il avancé.

Avant de poursuivre : « Mais le Pastef, arrivé au pouvoir, ce ne sont plus les beaux discours, il faut gérer la réalité du pouvoir. C’est le Pastef à l’épreuve du pouvoir ». Et, malheureusement, a-t-il regretté : « ils ont été rattrapés par la réalité du pouvoir ».

Après l’invalidation de la candidature de son leader, Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général du parti Pastef, a été élu président de la République du Sénégal le 24 mars 2024, et Ousmane Sonko est devenu son Premier ministre.

Analysant cette situation inédite, M. Fall a expliqué : « Le scénario du Pastef n’est pas ce que nous avions l’habitude de voir au Sénégal. D’habitude, le président de la République était en même temps président du parti au pouvoir. Mais pour le Pastef, c’est un second qui devient Président de la République et le leader naturel est devenu le Premier ministre. Et jusqu’à présent, ce leader naturel tient les rênes du parti ».

« Et quoi qu’on dise, a-t-il estimé, pour qui connaît Ousmane Sonko, c’est quelqu’un qui ne mâche pas ses mots, c’est acceptable quand il est dans l’opposition. Mais une fois au pouvoir, quand on devient Premier ministre, même un Premier ministre super fort, lorsque vous parlez, vous ne parlez plus pour votre modeste personne, mais pour la République ».

Revenant sur les deux dernières sorties d’Ousmane Sonko, l’invité de Midikeng est d’avis que c’est « la décision de la Cour suprême qui a cassé son rabat d’arrêt sur l’affaire l’opposant à Mame Mbaye Niang (ex-ministre du Tourisme de l’ancien régime) qui l’a fait sortir de ses gonds ».

Concernant la déclaration du chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, appelant à « libérer la justice », lors de la remise officielle des conclusions du dialogue national, M. Fall s’interroge sur la manière de « libérer la justice ». Avant de rappeler : « Lors d’un entretien avec une certaine presse sénégalaise, il avait dit que le peuple peut faire pression sur la justice. Donc, il y a des écarts dans leur langage par moments ».


Mercredi 16 Juillet 2025 17:13


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