Barack Obama veut porter le coup de grâce à al-Qaïda

Dans la première interview accordée par le président américain depuis la mort du chef d'al-Qaïda, Barack Obama raconte comment il a vécu l'opération et comment il assume la mort d'Oussama ben Laden. Cet entretien avait été enregistré mercredi 4 mai et il a été diffusé ce dimanche dans l'émission «60 minutes» sur la chaîne CBS. Le président américain y affirme aussi sa conviction d'avoir une chance de vaincre al-Qaïda.



«Les 40 minutes les plus longues de ma vie», voilà comment Barack Obama qualifie les longues secondes durant lesquelles il a suivi en direct le déroulement de l'opération qui a mené à la mort d'Oussama ben Laden. Une opération qui l'a rendu presque aussi nerveux que le jour où Sacha, sa fille alors âgée de trois mois avait contracté la méningite et qu'il attendait que les docteurs lui disent qu'elle allait bien, raconte-t-il sur CBS.

«Les quarante minutes les plus longues de ma vie... C'était une situation vraiment tendue»

Nous suivions la situation et nous savions, au fur et à mesure que les événements se déroulaient, ce qui se passait à l'extérieur et autour du complexe... nous ne pouvions pas savoir précisément ce qui se passait à l'intérieur du complexe... Mais nous pouvions sentir quand il y avait des coups de feu et des explosions...
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09/05/2011 par Raphaël Reynes
Une opération dans laquelle le commando était autorisé à abattre Oussama ben Laden, décision que Barack Obama assume parfaitement : «Aussi nerveux que toute cette histoire m'ait rendu... s'il y a une chose qui ne m'a pas empêché de dormir, c'est la possibilité que ben Laden soit supprimé... Justice était faite... Et si quelqu'un estime que l'auteur de la tuerie qui a eu lieu sur le sol américain n'a pas mérité ce qu'il a eu, il faut que cette personne fasse tout de suite examiner sa tête».

Très peu de gens à la Maison Blanche savaient, poursuit Barack Obama, qui précise que la grande majorité de ses principaux conseillers ainsi que sa femme, Michelle, ignoraient tout de cette opération.

Le rôle du Pakistan

Le président américain est aussi revenu sur le rôle du Pakistan et s'est interrogé sur l'aide éventuelle dont le chef d'al-Qaïda a pu bénéficier à l'intérieur du pays.

«Nous pensons qu'il devait bien y avoir un réseau de soutien à ben Laden au Pakistan»

Mais nous ne savons pas qui, ou ce que ce réseau était. Nous ne savons pas s'il s'agissait de personnes au sein du gouvernement, à l'extérieur du gouvernement... et cela mérite une enquête de notre part mais, plus important encore, de la part du gouvernement pakistanais lui-même...
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09/05/2011 par Raphaël Reynes

Islamabad va devoir répondre à l’injonction des Etats-Unis

Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Bletry

L’ambassadeur pakistanais à Washington a d’ores et déjà voulu jouer la carte de la fermeté, en annonçant que des têtes allaient tomber une fois l’enquête menée, et que les responsables du fiasco de la traque de ben Laden dans le pays ne s’en sortiraient pas indemnes.

Le Premier ministre pourrait, quant à lui, proposer ce lundi 9 mai 2011 l’ouverture d’une enquête parlementaire, mais il faut savoir qu’au Pakistan les investigations de ce type n’aboutissent pratiquement jamais, notamment lorsqu’ il s’agit de sujets aussi sensibles.

Alors que Washington met la pression sur le pays en pointant sa complicité à l’égard des extrémistes, l’armée préfère se défendre, en dénonçant le raid aérien américain, considéré comme une violation du territoire pakistanais.

Les autorités d’Islamabad comme les militaires sont décriés par l’opinion qui ne leur pardonne pas de s’être fait humilier sur leur propre sol.

Depuis une semaine, les autorités pakistanaises brillent surtout par leur silence, un manque de réaction qui masque mal leur embarras face à leurs alliés dans la lutte contre le terrorisme.

Rfi

Lundi 9 Mai 2011 09:56


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