Certains bureaux étaient tout simplement déserts ce dimanche, d’autres visités par seulement plusieurs dizaines de personnes, a constaté notre envoyé spécial à Rangoun, Nicolas Rocca. Les électeurs le reconnaissent eux-mêmes : on est très loin de l’affluence de 2015 et 2020.
Il faut dire qu'il s'agit d'un scrutin sous tension, avec beaucoup plus de militaires dans les rues et des checkpoints aléatoires. Les groupes rebelles avaient promis de perturber le scrutin. Samedi, deux bombes ont explosé dans une région proche de la Thaïlande.
L’opposition est également muselée : 40 partis ont été dissous, dont celui de la principale opposante Aung San Suu Kyi, qui avait remporté les dernières élections. À l'image de près de 22 000 opposants politiques, elle est derrière les barreaux. Le bureau birman des Nations unies a fustigé ce scrutin, assurant dans un communiqué qu'il « est essentiel que l'avenir de la Birmanie soit déterminé par un processus libre, équitable, inclusif et crédible, qui reflète la volonté de son peuple ». Un contexte qui ne semble pas pousser les Birmans à se déplacer ce dimanche matin.
« Donner l'impression que ces élections sont valides et légitimes »
La junte a souhaité organiser les élections maintenant, car elle gagne du terrain, notamment grâce à son allié, la Chine, qui voit d’un bon œil la tenue d’un scrutin. L’objectif est d’offrir un semblant de légitimité au général Min Aun Hlaing, commandant en chef et dirigeant de fait du pays. « Nous assurons qu'il s'agit d'une élection libre et équitable. Sa réputation n'est pas ternie par le fait qu'elle soit organisée par l'armée », a-t-il affirmé après avoir voté dans la capitale du pays, Naypyidaw.
La junte espère donc organiser l’élection dans un maximum de circonscriptions et, dans le pays, elle tente depuis plusieurs mois de conquérir davantage de terrain. « La junte a intensifié les attaques dans les zones contestées. Depuis le coup d'État, une résistance armée s'est constituée à travers tout le pays. L'armée birmane ne contrôle pas toutes les zones. Et pour cette première phase des élections ce dimanche, la junte ne pourra organiser le scrutin que dans une centaine de municipalités sur 330 en tout. Cela signifie que les militaires essayent de reprendre sous leur contrôle d'autres portions du territoire pour donner l'impression que ces élections sont valides et légitimes », explique Joe Freeman, chercheur sur la Birmanie à Amnesty International.
Et les hommes du général Min Aun Hlaing font cela en augmentant le nombre d'opérations, de frappes et de bombardements, en particulier dans les régions où le matériel électoral doit être acheminé. « Parce que si vous organisez des élections dans seulement un tiers du pays, ces dernières ne seront pas considérées comme valides par la communauté internationale. C'est donc toute l'ironie de la situation : la junte veut que ces législatives soient vues comme légitimes, mais elle multiplie dans le même temps les violations des droits humains pour y parvenir », ajoute-t-il.
La première étape s'est donc déroulé donc ce dimanche, avec les grandes aires urbaines qu’elle contrôle. Ensuite, les 11 et 25 janvier viendront les zones contestées où des combats sont en cours et où la tenue du vote sera nettement plus incertaine. En tout cas, seule la moitié du pays pourrait être réellement appelée aux urnes et encore moins à s'exprimer réellement.
Il faut dire qu'il s'agit d'un scrutin sous tension, avec beaucoup plus de militaires dans les rues et des checkpoints aléatoires. Les groupes rebelles avaient promis de perturber le scrutin. Samedi, deux bombes ont explosé dans une région proche de la Thaïlande.
L’opposition est également muselée : 40 partis ont été dissous, dont celui de la principale opposante Aung San Suu Kyi, qui avait remporté les dernières élections. À l'image de près de 22 000 opposants politiques, elle est derrière les barreaux. Le bureau birman des Nations unies a fustigé ce scrutin, assurant dans un communiqué qu'il « est essentiel que l'avenir de la Birmanie soit déterminé par un processus libre, équitable, inclusif et crédible, qui reflète la volonté de son peuple ». Un contexte qui ne semble pas pousser les Birmans à se déplacer ce dimanche matin.
« Donner l'impression que ces élections sont valides et légitimes »
La junte a souhaité organiser les élections maintenant, car elle gagne du terrain, notamment grâce à son allié, la Chine, qui voit d’un bon œil la tenue d’un scrutin. L’objectif est d’offrir un semblant de légitimité au général Min Aun Hlaing, commandant en chef et dirigeant de fait du pays. « Nous assurons qu'il s'agit d'une élection libre et équitable. Sa réputation n'est pas ternie par le fait qu'elle soit organisée par l'armée », a-t-il affirmé après avoir voté dans la capitale du pays, Naypyidaw.
La junte espère donc organiser l’élection dans un maximum de circonscriptions et, dans le pays, elle tente depuis plusieurs mois de conquérir davantage de terrain. « La junte a intensifié les attaques dans les zones contestées. Depuis le coup d'État, une résistance armée s'est constituée à travers tout le pays. L'armée birmane ne contrôle pas toutes les zones. Et pour cette première phase des élections ce dimanche, la junte ne pourra organiser le scrutin que dans une centaine de municipalités sur 330 en tout. Cela signifie que les militaires essayent de reprendre sous leur contrôle d'autres portions du territoire pour donner l'impression que ces élections sont valides et légitimes », explique Joe Freeman, chercheur sur la Birmanie à Amnesty International.
Et les hommes du général Min Aun Hlaing font cela en augmentant le nombre d'opérations, de frappes et de bombardements, en particulier dans les régions où le matériel électoral doit être acheminé. « Parce que si vous organisez des élections dans seulement un tiers du pays, ces dernières ne seront pas considérées comme valides par la communauté internationale. C'est donc toute l'ironie de la situation : la junte veut que ces législatives soient vues comme légitimes, mais elle multiplie dans le même temps les violations des droits humains pour y parvenir », ajoute-t-il.
La première étape s'est donc déroulé donc ce dimanche, avec les grandes aires urbaines qu’elle contrôle. Ensuite, les 11 et 25 janvier viendront les zones contestées où des combats sont en cours et où la tenue du vote sera nettement plus incertaine. En tout cas, seule la moitié du pays pourrait être réellement appelée aux urnes et encore moins à s'exprimer réellement.