Blanchiment d'argent sale: le GIABA, 20 ans de défis contre la délinquance financière

​Le 10 décembre 1999, dans la ville de Lomé, en République Togolaise, une décision importante a été prise par la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, celle de la création d’une institution spécialisée appelée Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) pour lutter contre le blanchiment des capitaux et ses crimes connexes. Un an plus tard, précisément, le 16 décembre 2000, la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO a officiellement adopté les statuts du GIABA.



 Le GIABA a été créé comme institution régionale spécialisée pour renforcer les capacités des États membres de la CEDEAO à lutter contre le blanchiment de capitaux et tous les autres crimes financiers conformément aux normes internationalement admises. La nouvelle institution est passée par sa phase d’exploration et de décollage et a pleinement démarré ses activités formelles en 2005, à partir d’un petit appartement et s’est développée au fil des ans pour devenir une institution internationale de renom.

Les pères fondateurs ont clairement jeté les bases de la vision de l’Institution en tant que leader et pilier de l’alliance régionale en vue d’une économie ouest-africaine forte et assainie, protégée du blanchiment d’activités illicites, du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. « Par conséquent, l’objectif général du GIABA est de renforcer la sécurité et de promouvoir la bonne gouvernance à travers la prévention, la détection et la répression du blanchiment des capitaux, du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive » a rappelé son Directeur Général, Kimélabalou AbA.

« Le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération continuent de menacer la paix et la sécurité, et de saper le développement durable dans l’espace CEDEAO. La lutte contre ces fléaux exige des efforts concertés à tous les niveaux, impliquant des acteurs nationaux, régionaux et internationaux » a indiqué le Directeur Général du GIABA.

34ème Réunion Plénière de la Commission technique.
De façon particulière, et en exécution de son mandat, le GIABA au cours de ses vingt années d’existence, a travaillé sans relâche pour aider ses membres dans la mise en place des dispositifs robustes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a souligné M. Aba Malgré ces succès enregistrés, le GIABA reste toujours confronté à de nombreux défis qui entravent encore et de manière significative la mise en œuvre de dispositifs nationaux de LBC/FT conformes aux normes internationalement admises, pense son Directeur Général. Il s’agit, entre autres et de façon non limitative, des défis suivants : insuffisance de volonté politique dans certains Etats membres pour adopter et mettre en œuvre des dispositifs efficaces de LBC/FT ; absence de ressources suffisantes pour le fonctionnement des Cellules de Renseignement Financier (CRF) a énuméré Kimélabalou Aba.

Cette année 2020, rappelle M. Aba marque également la cinquième et dernière année de mise en œuvre du Plan Stratégique 2016-2020 du GIABA. Ce Plan Stratégique, poursuivait quatre (04) principaux objectifs, à savoir : un GIABA modèle disposant d’un personnel qualifié utilisant des outils et processus modernes pour des tâches efficaces et efficientes ;dispositifs de LBC/FT qui sont basés sur les risques pertinents actuels et émergents ;des dispositifs de LBC/FT efficaces et collaboratifs ; des interventions de LBC/FT qui ont un impact positif sur la bonne gouvernance. Au cours de l’année à venir, il fera l’objet d’une évaluation indépendante afin de tirer les leçons de sa mise en œuvre, ce qui permettra « d’éclairer et de concevoir le nouveau cycle stratégique qui lui succédera », a précisé le Directeur Général de l’Institution.

Le Témoin

AYOBA FAYE

Vendredi 11 Décembre 2020 11:34


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