Bon anniversaire au groupe Sud: 25 ans, et ça presse (Babacar Touré)!

25 ans de Sud. Une génération. Mais 35 ans de présence agissante à labourer le champ médiatique sénégalais et africain. Au total, le groupe de journalistes, de camarades, de compagnons et d’amis qui, à partir d’idéaux et de valeurs partagés ayant traversé leur jeunesse pour atteindre la maturité, ont été les catalyseurs d’une œuvre dont la régénération et la pérennisation demeurent un impératif aujourd’hui et demain, ici et maintenant.



Au départ, Sud, c’était l’affaire d’une génération, celle de soixante-huitards et de post soixante-huitards qui impliquait, au-delà du petit groupe en charge du journal, de larges couches de l’intelligentsia de notre pays. Ainsi, se retrouvaient autour de cette plateforme médiatique et démocratique, des militants de toutes les causes populaires, des membres de la société civile en voie de structuration, des acteurs de mouvements associatifs, syndicaux et autres secteurs, en butte à l’exclusion et en lutte pour une société démocratique, pluraliste. Avec pour crédo la justice, l’équité, l’égalité des chances, la transparence et l’exercice plein et entier de toutes les libertés et droits constitutionnellement reconnus aux citoyens de ce pays et d’Afrique, comme dans le reste du monde.

Depuis, plusieurs générations se sont tenu la main pour ensemble, remplir, par la plume, la craie, le crayon, le micro, la caméra, et les nouvelles technologies, cette « page blanche » devenue un groupe multimédia

Pour marquer l’avènement de cette dynamique de transformation sociétale et des logiques qui la sous-tendent, et qui ont porté Sud sur les fonts baptismaux, nous avons pris l’option d’une démarche introspective, en notre sein d’abord, ensuite avec les hommes et les femmes de bonne volonté, désireux de scruter l’avenir avec nous, pour les 25 prochaines années et au-delà.

Certains d’entre vous découvriront pour la première fois, (d’autres le redécouvriront), l’éditorial de lancement du premier numéro de Sud Magazine, paru au mois de mars 1986 qui annonçait déjà, notre ambition «Pour l’Afrique ».

Vous retrouverez également à partir de demain, la chronique des différents évènements, anecdotes, les petites histoires qui donnent du sens à la grande Histoire et aux grandes querelles et débats, gouvernant le mouvement des idées et des couches, classes et catégories sociales. Des signatures familières un temps. Absentes un temps long pour certains, d’autres régulières et/ou quotidiennes, animeront à partir de demain, cette chronique des 25 ans de Sud.

Chacun restituera, son imaginé, son vécu son expérience directe ou indirecte de Sud, en toute liberté, pour ne pas dire en roue libre.

Nous lançons un appel, non seulement aux différents acteurs et témoins, mais aussi à tous ceux qui se sentent concernés par nos initiatives dans l’espace médiatique, tout au long de ce quart de siècle.

Vos réflexions, vos critiques et vos observations seront les bienvenues, aussi bien dans nos colonnes et sur les ondes de Sud Fm, que dans nos projets de restructuration et de développement en chantier. Donc, à vos plumes.

A nos plumes, plutôt. Le Sénégal indépendant a soufflé ses 50 bougies, c’est-à-dire un demi-siècle d’existence. Sud a fait la moitié de ce parcours, dans une posture de vigie de guetteurs, voire d’éclaireurs aux côtés des forces de progrès et de changement. Tout au long de ce que nous avons baptisé l’année Sud c’est-à-dire de mars 2011 à mars 2012, nous envisageons d’ engager une série de réflexions sur les « Médias, les partis politiques et la société civile : enjeux et perspectives pour le renforcement du processus de construction démocratique », un panel sur « l’Afrique de l’Ouest face au pari de l’intégration et au défi de la mondialisation », un forum « Média, cultures et sociétés : la diversité dans tous ses éclats », ainsi que d’autres manifestations à Dakar et à l’intérieur du pays, autour des stations de radiodiffusion de Sud Fm.

Les questions liées aux besoins en formation des journalistes et à la gestion des entreprises de presse, à l’éducation des citoyens, face aux mutations d’une mondialisation post-moderne en butte aux problématiques endogènes et identitaires de sociétés, en voie de paupérisation et de marginalisation avancées seront également revisités, des programmes en cours d’élaboration soumis à l’appréciation de partenaires en vue d’une co-organisation et d’une gestion concertée au maximum.

L’avenir est radieux, mais la voie est sinueuse, comme aimait à l’enseigner Mao Tsé Toung. Cependant ajoutait-il, il faut « oser lutter, oser vaincre ». Dans le cas des animateurs de Sud, il faillait déjà « oser oser » tant le climat était à la censure et à la répression tous azimuts contre toute velléité de remise en cause de l’ordre autoritaire du régime en place.

Bon anniversaire. Sud Continue, plus que jamais conscient que la seule peur qu’il faut avoir, c’est celle de la peur elle-même. Rien ne nous aura été ménagé. Et c’est tant mieux ainsi. 25 ans après la naissance de Sud, ça presse toujours. Dans les média comme dans la société. Sud continuera de jouer le rôle qui est le sien, quels que soient les obstacles, les calculs et les adversités qui ne manqueront pas de jalonner encore son cheminement aux côtés du peuple, sa seule référence. Fondamentalement.

Babacar TOURE (Sud)

Lundi 28 Mars 2011 10:05


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