Burkina Faso: l'opposition exige la démission du ministre de l’Economie et des Finances

Ousmane Guiro, l’ex-directeur des douanes, a été transféré à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou. Son arrestation continue d’alimenter les débats sur les radios privées, dans les lieux publics, parmi les organisations de la société civile et les partis d’opposition. Certains de ces partis exigent même la démission du ministre de l’Economie et des Finances. Ousmane Guiro avait été limogé le 2 janvier 2012 par le président Blaise Compaoré, après la saisie de quelque trois millions d'euros auprès d'un membre de sa famille.



Avec l’arrestation et le limogeage de l’ancien patron des douanes du Burkina, les partis politiques, et les organisations de la société civile donnent de la voix. Le réseau national de lutte anticorruption souhaite que les procédures d’enquêtes judiciaires en cours se déroulent sans ingérence d’aucune sorte, afin que l’origine de l’argent soit établie et que toutes les personnes impliquées soient recherchées et punies à la hauteur de leur participation.

Chaque année ce réseau publie des rapports d’enquête sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Et la douane vient en tête du peloton des services les plus corrompus. Si dès l’entame de cette affaire, le président du Faso a limogé le tout puissant directeur des douanes, les Burkinabé attendent d’autres signaux forts de la part de l’exécutif dans l’assainissement de l’administration publique.

Au delà des menaces, certains partis de l’opposition exigent la démission pure et simple du ministre de l’Economie et des Finances. Alexandre Ouedraogo du Mouvement burkinabé pour la justice sociale, se demande si une étude de moralité est faite avant la nomination de certains responsables au Burkina Faso. Il estime que condamner seul le directeur général des douanes, c’est comme si les magistrats grimpaient sur un arbre sans passer par le tronc, et cela est dangereux.

En tout cas, cette affaire n’a pas encore fini de dévoiler tout le mystère qui l'entoure. Telle est la conviction du député Norbert Tiendrebeogo du Front des forces sociales. Il pense qu’il est possible qu’il y ait des actes similaires dans d’autres institutions de l’Etat.
Source: RFI

Charles Thialice SENGHOR

Vendredi 6 Janvier 2012 12:53


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