De l'adjoint à l'infirmier en passant par le préparateur physique, la majorité des membres du staff de la sélection du Gabon sont nés au pays, ou alors sont issus de la diaspora, et nombre des hommes qui le composent ont eux-mêmes porté la tunique des Panthères par le passé. C'est le cas de Dieudonné Londo, ancien attaquant à la trentaine de sélections, qui a déjà porté le brassard de capitaine des Panthères. Sous le ciel capricieux d'Agadir en ce mois de décembre, le manager général de la sélection observe Pierre-Emerick Aubameyang et consorts évoluer à l'entraînement.
Sur la pelouse impeccable d'un terrain tout neuf, construit au milieu de nulle part, à mi-chemin entre la mer et la route, au nord d'Agadir, où la sélection gabonaise organise ses séances d'entraînement, le natif de Libreville explique que bâtir un tel staff n'est pas anodin : « C'était une manière pour le président de la fédération de montrer qu'il y a de la matière au Gabon, qu'il y a de la ressource. » Et qu'elle peut se trouver parmi des hommes qui ont déjà connu la fierté de la sélection nationale. « On connaît bien la maison, insiste Dieudonné Londo. Le staff, dans sa majorité, a été footballeur professionnel. Donc on a des ressentis, on sait ce qu'il faut dire aux joueurs au bon moment. »
« Un beau message pour tous les donneurs de leçons »
Si l'entame de cette CAN a été un échec avec une défaite contre le Cameroun, le sélectionneur croit dur comme fer en son staff. En 2019, l'Algérie a gagné avec Djamel Belmadi, en 2021, le Sénégal a gagné avec Aliou Cissé et en 2023, la Côte d'Ivoire a fait de même avec Emerse Faé.
Si le Gabon prétend plus à un beau parcours qu'à un titre, c'est avec ce staff qu'il a bien failli se qualifier pour la première Coupe du monde de son histoire avec un superbe total de 25 points au terme des éliminatoires, que seule la Côte d'Ivoire a surpassé (26 pts) dans le groupe F de la zone Afrique. De quoi envoyer un « beau message pour tous les donneurs de leçons qui pensent qu’en Afrique, on ne sait pas faire », lance Mouyouma.
À la tête des Panthères depuis octobre 2023, le sélectionneur devait simplement assurer l'intérim. Finalement, il a pris la relève d'une longue lignée de techniciens étrangers, si on excepte le passage de Daniel Cousin (Patrice Neveu, José Antonio Camacho, Jorge Costa, Paulo Duarte, Alain Giresse…). Il est venu apposer sa patte. Sous l'impulsion du président gabonais Brice Oligui Nguema et du président de la Fégafoot, Pierre Alain Mounguengui, Mouyouma a sauté le pas : la sélection sera pleinement gabonaise ou ne sera pas.
L'idée n'est pas simplement de montrer que le Gabon a de quoi faire tourner une sélection sur cette CAN 2025. Mais de lancer une dynamique. « On représente l'avenir de beaucoup de jeunes entraîneurs, nous sommes le déclencheur de tout un processus, explique Dieudonné Londo. Si tout se passe bien pour nous, nos dirigeants ne se tourneront plus vers l'extérieur pour aller chercher de la matière. C'est une responsabilité qu'on a, pour que nos successeurs soient toujours recherchés dans le cru gabonais. »
Tout le staff est gabonais… ou presque : des irréductibles postes demeurent occupés par des étrangers. L'entraîneur des gardiens, Christian Potel, et un des kinés, Adrien Rouchaleou, sont Français. Parce que, parfois, la compétence à très haut niveau manque encore. C'est ce qu'explique Fabrice Do Marcolino. Cet ancien international gabonais passé par Rennes, lui aussi natif de Libreville, occupe aujourd'hui le poste de référent Europe au sein du staff. Il est chargé de repérer les binationaux dans les championnats européens pour renforcer la sélection. Pour lui, certes, « l'idée est de montrer aux compatriotes que la porte est ouverte à tout le monde ». En revanche, « il faut de la compétence ».
C'est peut-être par crainte d'une différence de compétences que l'OM a choisi, en accord avec le staff de la sélection, d'envoyer son propre kiné pour suivre la guérison de la blessure de Pierre-Emerick Aubameyang. « Tu ne vas pas venir entraîner un gardien avec nous si tu n'as jamais fait ça, insiste Fabrice Do Marcolino. Donc on a quand même de l'expertise à l'extérieur qui est là, qui nous apporte nos petits manques aujourd'hui, qu'on espère voir comblés à l'avenir. »
« Des joueurs viennent peut-être avec quelques a priori »
Plus généralement, faire appel à des locaux revient à faire confiance à des hommes qui n'ont pas fait partie des derniers staffs techniques mis sur pied. La sélection se retrouve ainsi avec des joueurs plus habitués aux joutes à haut niveau en club, ou à la saveur particulière de la CAN avec le Gabon, que le staff lui-même.
« Nous sommes tous pratiquement à notre première grosse expérience, avoue Dieudonné. Lorsque vous arrivez avec des joueurs qui ont déjà un certain vécu, il y en a qui viennent peut-être avec quelques a priori. Il faut démontrer sur le terrain tous les jours dans la manière de travailler. Je pense qu'au final les joueurs ont compris que ce staff avait beaucoup de qualités, contrairement à ce qu'ils ont connu avant. »
Le manager général juge aujourd'hui que le staff n'est pas encore tout à fait à la hauteur de ce que les top joueurs du groupe peuvent connaître en club, mais qu'il s'en rapproche sérieusement. Un bon résultat contre le Mozambique et la Côte d'Ivoire dans les deux matchs restants de la phase de groupe permettrait à tout ce petit monde de se qualifier en huitièmes et de continuer d'emmagasiner un paquet d'expérience.
Sur la pelouse impeccable d'un terrain tout neuf, construit au milieu de nulle part, à mi-chemin entre la mer et la route, au nord d'Agadir, où la sélection gabonaise organise ses séances d'entraînement, le natif de Libreville explique que bâtir un tel staff n'est pas anodin : « C'était une manière pour le président de la fédération de montrer qu'il y a de la matière au Gabon, qu'il y a de la ressource. » Et qu'elle peut se trouver parmi des hommes qui ont déjà connu la fierté de la sélection nationale. « On connaît bien la maison, insiste Dieudonné Londo. Le staff, dans sa majorité, a été footballeur professionnel. Donc on a des ressentis, on sait ce qu'il faut dire aux joueurs au bon moment. »
« Un beau message pour tous les donneurs de leçons »
Si l'entame de cette CAN a été un échec avec une défaite contre le Cameroun, le sélectionneur croit dur comme fer en son staff. En 2019, l'Algérie a gagné avec Djamel Belmadi, en 2021, le Sénégal a gagné avec Aliou Cissé et en 2023, la Côte d'Ivoire a fait de même avec Emerse Faé.
Si le Gabon prétend plus à un beau parcours qu'à un titre, c'est avec ce staff qu'il a bien failli se qualifier pour la première Coupe du monde de son histoire avec un superbe total de 25 points au terme des éliminatoires, que seule la Côte d'Ivoire a surpassé (26 pts) dans le groupe F de la zone Afrique. De quoi envoyer un « beau message pour tous les donneurs de leçons qui pensent qu’en Afrique, on ne sait pas faire », lance Mouyouma.
À la tête des Panthères depuis octobre 2023, le sélectionneur devait simplement assurer l'intérim. Finalement, il a pris la relève d'une longue lignée de techniciens étrangers, si on excepte le passage de Daniel Cousin (Patrice Neveu, José Antonio Camacho, Jorge Costa, Paulo Duarte, Alain Giresse…). Il est venu apposer sa patte. Sous l'impulsion du président gabonais Brice Oligui Nguema et du président de la Fégafoot, Pierre Alain Mounguengui, Mouyouma a sauté le pas : la sélection sera pleinement gabonaise ou ne sera pas.
L'idée n'est pas simplement de montrer que le Gabon a de quoi faire tourner une sélection sur cette CAN 2025. Mais de lancer une dynamique. « On représente l'avenir de beaucoup de jeunes entraîneurs, nous sommes le déclencheur de tout un processus, explique Dieudonné Londo. Si tout se passe bien pour nous, nos dirigeants ne se tourneront plus vers l'extérieur pour aller chercher de la matière. C'est une responsabilité qu'on a, pour que nos successeurs soient toujours recherchés dans le cru gabonais. »
Tout le staff est gabonais… ou presque : des irréductibles postes demeurent occupés par des étrangers. L'entraîneur des gardiens, Christian Potel, et un des kinés, Adrien Rouchaleou, sont Français. Parce que, parfois, la compétence à très haut niveau manque encore. C'est ce qu'explique Fabrice Do Marcolino. Cet ancien international gabonais passé par Rennes, lui aussi natif de Libreville, occupe aujourd'hui le poste de référent Europe au sein du staff. Il est chargé de repérer les binationaux dans les championnats européens pour renforcer la sélection. Pour lui, certes, « l'idée est de montrer aux compatriotes que la porte est ouverte à tout le monde ». En revanche, « il faut de la compétence ».
C'est peut-être par crainte d'une différence de compétences que l'OM a choisi, en accord avec le staff de la sélection, d'envoyer son propre kiné pour suivre la guérison de la blessure de Pierre-Emerick Aubameyang. « Tu ne vas pas venir entraîner un gardien avec nous si tu n'as jamais fait ça, insiste Fabrice Do Marcolino. Donc on a quand même de l'expertise à l'extérieur qui est là, qui nous apporte nos petits manques aujourd'hui, qu'on espère voir comblés à l'avenir. »
« Des joueurs viennent peut-être avec quelques a priori »
Plus généralement, faire appel à des locaux revient à faire confiance à des hommes qui n'ont pas fait partie des derniers staffs techniques mis sur pied. La sélection se retrouve ainsi avec des joueurs plus habitués aux joutes à haut niveau en club, ou à la saveur particulière de la CAN avec le Gabon, que le staff lui-même.
« Nous sommes tous pratiquement à notre première grosse expérience, avoue Dieudonné. Lorsque vous arrivez avec des joueurs qui ont déjà un certain vécu, il y en a qui viennent peut-être avec quelques a priori. Il faut démontrer sur le terrain tous les jours dans la manière de travailler. Je pense qu'au final les joueurs ont compris que ce staff avait beaucoup de qualités, contrairement à ce qu'ils ont connu avant. »
Le manager général juge aujourd'hui que le staff n'est pas encore tout à fait à la hauteur de ce que les top joueurs du groupe peuvent connaître en club, mais qu'il s'en rapproche sérieusement. Un bon résultat contre le Mozambique et la Côte d'Ivoire dans les deux matchs restants de la phase de groupe permettrait à tout ce petit monde de se qualifier en huitièmes et de continuer d'emmagasiner un paquet d'expérience.