CONTRIBUTION: Le temps des « insoumis » (Par Astou Winnie BEYE )




Même pas un an après la réélection du Président de la République, des agitations surgissent dans le camp présidentiel. 
Devrais-je même dire dans le parti au pouvoir : l'APR.
Défiance ou recherche de buzz ?

Quoiqu'il en soit, il faut déplorer l'attitude de certaines personnalités, nommées par décret par le Président de la République et qui se comportent par la suite comme des opposants. Que cherchent-t-elles? Défier l'autorité de l'Etat?
Soyons conséquents, organisés et évitons de confondre les rôles.
Oui ! Le Président de la République doit être critiqué car non seulement nul n'est infaillible mais nous sommes en démocratie.

Cependant, ceux à qui revient ce « droit » se nomment : Idrissa Seck, Abdoul Mbaye, Ousmane Sonko, Mamadou Lamine Diallo, Madické Niang, Issa Sall, Alassane Sall ainsi que tous leurs militants.
Personne ne peut leur en vouloir de jouer leur rôle d'opposants, dès lors qu'ils restent courtois, de bonne foi et respectueux de l'institution. 

Quant à ceux qui sont dans l'Etat, ils ne sont appelés qu'à une seule chose : travailler, faire des résultats, respecter le devoir de réserve mais aussi et surtout promouvoir le PSE 2.
C'est cela l'esprit d'une République (ordonnée).

Les "rebelles" de la mouvance présidentielle doivent savoir qu'ils ont l'obligation d'observer la solidarité étatique. 
S'ils ne peuvent pas le faire, ils doivent démissionner, par principe et pour leur honneur.

Nous sommes à deux ans de 2022. C’est la période plus ou moins probable dans laquelle le Sénégal entrera dans une période de changement, puisque l'élection présidentielle ne sera plus loin et les ambitions des uns et des autres, pouvoir comme opposition ainsi que les indépendants, se feront voir au grand jour.
C’est toujours comme cela, à l’approche d’une présidentielle.

Le changement fait partie intégrante de la vie et les réactions face au changement sont différentes d’un individu à un autre, passant des réactions les plus simples aux plus complexes. Macky Sall dirige un parti politique composé de têtes fortes, de hautes personnalités qui chercheront à trouver leur chemin dans le labyrinthe de la vie politique sénégalaise et feront tout pour sortir la tête haute des périodes de changements.

Ne nous y trompons pas!
Il s'agit d'une question très sérieuse que le Président doit gérer de manière adéquate avec froideur et sérénité.
Dans un autre ordre d’idée, cette crise interne que l'on perçoit pourrait être sans doute liée à une série de frustrations longtemps ruminée dans les couloirs. Ce qui laisse penser que les "résistants" silencieux sont probablement plus nombreux que ce que l'on voit à la surface.
Mais tout est encore jouable.

Le Président peut ne pas les affronter et réinstaller le climat de confiance d'antan, avec ses lieutenants de la première heure qui, quoi qu'on dise, ont été là dans les moments difficiles. J'ai été témoin de beaucoup de faits politiques, en ma qualité de journaliste.  J'ai vu comment des militants comme Moustapha Cissé Lô, Moustapha Diakhaté, Mbaye Ndiaye, Youssou Touré, Thérèse Faye Diouf et tant d'autres, ont lutté farouchement pour soutenir leur leader après qu'il ait été démis de la présidence de l'Assemblée nationale et exclu du PDS.

Ils ont toujours cru en lui, avec sincérité.
Lui, Macky Sall, le Chef.
A lui donc la latitude de réunir et réconcilier sa famille, pour ne pas se retrouver seul et isolé. 
Gérer un Etat ou un parti politique est un exercice extrêmement difficile.
Beaucoup d’observateurs ont affirmé que gouverner, c’est faire du management stratégique.
C'est ce que Paul Kagamé fait au Rwanda.

Dans sa gestion, le Président Macky Sall pourrait bel et bien canaliser ses "insoumis", sans s'en débarrasser et pour cela, il pourrait :
• Mettre en place un climat de confiance;
• Diffuser l’information afin que tout le monde soit au même niveau;
• Percevoir et laisser s’exprimer les résistances (pourvu que ces résistances soient exprimées en interne car le linge sale se lave en famille);
• Faire ressortir la valeur ajoutée;
• Planifier;
• Agir.
En percevant le problème et en définissant ce cadre d’actions, Macky Sall trouvera inéluctablement une ou des solutions, dans des conditions optimales de réussite.
Et c'est tout le mal qu'on lui souhaite.
Quant aux autres, qu’ils aident leur leader en respectant la discipline de parti et l’autorité du premier Magistrat de ce pays.


Astou Winnie BEYE, Journaliste

Salif SAKHANOKHO

Mardi 29 Octobre 2019 15:30


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