Cambéréne va traduire en justice l’Etat du Sénégal pour agression environnementale

« Cambéréne et la communauté layène disent non et continueront de dire non au déversement des eaux usées qui souillent la sainte plage de Cambéréne où repose, le vénéré prophète Seydina Issa Rohou Laye, ce qui pour nous n’est rien d’autre qu’une profanation de ce qu’on a de plus cher », c’est là un aspect de la déclaration du Comité d’Initiative pour la Défense de l’Environnement de Cambéréne. Les signataires qui dénoncent cette situation en veulent aussi à l’Union européenne.



« Suite au communiqué du Conseil des Ministres du jeudi 21 octobre 2010 dans lequel le Ministre de l’Assainissement informait de l’acceptation par l’Union Européenne de reporter le délai de 3 mois la contractualisation pour le projet d’extension de l’émissaire de déversement des eaux usées à Cambérène, la communauté layène toute entière est déçue et surprise de l’attitude de l’Union Européenne qui se positionne de plus en plus comme le complice de l’Etat du Sénégal pour détruire le cadre de vie des populations », informe la déclaration de ces habitants de Cambéréne.

« En effet, depuis janvier 2010, aucun nouvel acte n’a été posé par l’ONAS et le ministère de l’assainissement pour trouver une alternative au déversement des eaux usées sur la plage de Cambéréne. Au contraire, toute une campagne est organisée pour diffuser des informations non fondées uniquement dans le but de faire croire que Cambéréne constitue la seule et unique solution pour ce problème, alors que la canalisation peut être déviée vers des zones non habitées ».

Les membres de ce comité ne restent pas les bras croisés, des études sont faites pour montrer le danger de cette pollution. « Les analyses scientifiques commanditées par le comité ont montré un niveau de pollution qui dépasse au moins de 39 à 72 fois la moyenne de concentration admise pour des germes dangereux comme le Escherica Coli, les Enterocoques et les Salmonelles. On ne parle même pas des concentrations de métaux lourds comme le plomb, le zinc, le cuivre, ainsi que le mercure qui sont en train de faire des ravages sanitaires avec l’apparition au niveau endémique de maladies comme la tuberculose, l’asthme, les dermatoses, les chaleurs nocturnes, etc. ».

Et les habitants de cette cité religieuse de Dakar de parler de discrimination. « Cambérène, il faut le rappeler est la capitale religieuse de la communauté layène et à ce titre, mérite le même respect que les autres communautés religieuses du pays. Ce qu’on n’ose faire ni à Touba, ni à Tivaouane, ni dans une autre capitale religieuse du pays, pourquoi ose-t-on le faire à Cambéréne ? ».

L’amateurisme de l’Etat est dénoncé et les layénes de la diaspora sont mis en contribution avec cette mise « en ligne d’une pétition et pour aller rencontrer les responsables de la commission européenne chargée des questions d’environnement au niveau de Bruxelles pour leur donner toutes les informations sur les nuisances causées par ce projet. Il s’agira ainsi de montrer au contribuable européen comment ses deniers publics sont utilisés pour détruire le cadre de vie de paisibles populations quelque part dans la banlieue de Dakar ».

Et « les populations de Cambéréne sont entrain de contacter des avocats pour traduire en justice l’Etat du Sénégal pour agression environnementale sur une durée de plus de 20 ans », ajoute la déclaration.



Mardi 26 Octobre 2010 13:01


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