Campagne agricole 2025 : le président du CNCR salue de bons résultats mais alerte sur les semences



Le président du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) a livré un diagnostic complet de la campagne agricole 2025. Entre une pluviométrie généreuse et une gestion budgétaire plus transparente, le monde rural sénégalais semble sur la bonne voie, malgré des défis persistants dans les secteurs pastoraux et semencier.
 
Invité de l’émission « Point de vue » sur la RTS, Nadjirou Sall a salué une pluviométrie globale satisfaisante qui a permis d'obtenir de bons rendements en termes de productivité végétale. Le tapis herbacé, essentiel pour l'élevage, est jugé très étoffé sur la quasi-totalité du territoire national, même si des zones comme Tivaouane ont accusé un léger retard dû à un démarrage tardif des pluies.
 
« Cette réussite naturelle a été épaulée par un effort financier sans précédent de l’État. Avec une enveloppe de 130 milliards de francs CFA, soit une hausse de 10 milliards par rapport à l’année dernière, les pouvoirs publics ont affiché leur ambition ».

Le président du CNCR s'est d'ailleurs félicité « d'une distribution des intrants plus fluide et, surtout, beaucoup plus transparente. En impliquant l'organisation paysanne dès le choix des fournisseurs et au sein des commissions départementales, l'État a réussi à instaurer un climat de confiance inédit ».
 
L’alerte sur le pastoralisme et le piège des « semences écrémées »

Tout n'est cependant pas parfait. Le leader paysan a attiré l'attention sur une problématique spécifique à la zone de Linguère-Daara. La nature de certaines herbes dans cette région pourrait causer des troubles digestifs aux bovins, menaçant ainsi la santé du bétail et risquant de provoquer des déplacements précoces d'éleveurs vers d'autres zones de pâturage.
 
Mais le véritable problème reste la qualité des semences. « Le Sénégal n’est pas encore autonome, particulièrement pour l’arachide », a rappelé Nadjirou Sall. Selon lui, le système actuel repose encore trop sur la stratégie des « semences écrémées » (issues directement des récoltes précédentes), ce qui représente un risque constant pour la productivité nationale.
 
L'espoir vient cependant des stations de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA). Cette année, des innovations majeures ont été introduites en ouvrant des stations de recherche à des producteurs privés pour produire des semences certifiées pour « le maïs, le mil, le riz et l’arachide ».
 
 Pour Nadjirou Sall, « c’est par cette voie, et uniquement par elle, que le Sénégal pourra garantir la résilience de ses exploitations familiales et assurer sa véritable souveraineté alimentaire ».
 


Dimanche 21 Décembre 2025 18:50


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