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Carte postale de Bondali, un village qui ne doit son existence qu’au Gamou

Dans un lieu très lointain de la capitale gambienne, au fin fond de la forêt diront certains, se trouve un village appelé Bondali. Avec une population à majorité mandingue qui avoisine un million d’habitants, ce petit village a une renommée qu’il doit à un homme qui a consacré toute son existence à Dieu. Bondali Faty, c’est son nom. Chaque année, un Gamou est organisé dans cette contrée pour commémorer l’homme. Cette rencontre annuelle religieuse rend Bondali d’année en année plus populaire, fait l’affaire des commerçants, mais cela n’a apparemment pas impacté son économie. La richesse de Bondali c’est son bras de mer, ses arbres fruitiers et sa terre.



Carte postale de Bondali, un village qui ne doit son existence qu’au Gamou
Il faut environ un trajet de 19 heures en voiture pour rejoindre Bondali à partir de Dakar, et le voyage n’est pas de tout repos. Quelques mètres après la frontière qui sépare le territoire gambien du Sénégal la route est cahoteuse et poussiéreuse, et les tracasseries policières viennent s’y ajouter de temps à autre. A l’approche de la sainte cité de grands arbres et des concessions très modestes se découvrent à l’horizon. Le village s’apprête à recevoir du monde. Chaque année des disciples et admirateurs du feu marabout Bondali Faty et des badauds et commerçants font le trajet pour assister à cette soirée de recueillement.

Cependant, les activités commerciales qui se révèlent très fructueuses durant cette manifestation religieuse qui date de plus d’une vingtaine d’années ne se reflètent pas sur le développement du village. C’est la claire de lune et les lampes à pétrole qui éclairent les maisons la nuit. Il n’y a pas d’électricité ni de marchés ou de boutiques. Bondali n’a pas d’écoles françaises non plus. On n’y apprend que les enseignements du Saint Coran. Le grand paradoxe dans ce village pauvre est que de grandes maisons au style moderne côtoient des cases en paille. Elles sont construites par des immigrés qui, ne pouvant plus se contenter de la pêche, principale activité des populations, ou de l’agriculture, sont allés chercher fortune dans les pays étrangers.

Pendant ce temps, chaque année des milliers de fidèles et admirateurs convergent vers Bondali à la recherche du sacrement. Maguette Mané la cinquantaine bien sonnée raconte l’ampleur qu’a prise la manifestation au fil des années. «Au début, vers 1978, on prenait les petites voitures pour venir à Bondali, mais désormais nous prenons un bus en location pendant 5 à 6 jours. Des gens viennent également de divers horizons pour des activités commerciales» ajoute-t-elle. Une habitante de la région de Diourbel d’une quarantaine d’années assise à côté de son étale confie que son commerce marche bien. «Alhamdou lilahi ! (Je rends grâce à Dieu). Le Gamou nous est très utile. En plus des prières et de la bénédiction du marabout nous parvenons à gagner beaucoup d’argent. J’en suis à ma sixième année» précise-t-elle.

Le Gamou annuel de Bondali est devenu une rencontre très attendue. En cette année 2009, ce village de la Gambie n’a pas dérogé à la règle. Le Gamou a été organisé dans la ferveur et la convivialité avec des populations venues de la Gambie, du Sénégal et bien d’autres localités. C’est une retraite spirituelle instituée par Bondali Faty fondateur de ce village selon son fils Soudouting Faty actuel marabout du village.

Mame Fatou Faty

Dimanche 23 Août 2009 - 22:34


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