En juillet 2022, après avoir fait du bitcoin une monnaie légale en Centrafrique, le président Faustin-Archange Touadéra lançait en grande pompe le sango coin, sa propre cryptomonnaie. À l'époque, le pays était en crise profonde et cherchait des ressources, rappelle Nathalia Dukhan, directrice de l'observatoire de l'Afrique centrale chez Global Initiative (GI-TOC, soit Initiative globale contre le crime organisé), qui a publié le rapport « Derrière la blockchain, cryptomonnaies et capture criminelle en République centrafricaine ».
« Cette crise financière a mené la présidence à chercher des financements extérieurs, parce que ses campagnes militaires coûtaient énormément. En réalité, l’idée était d’attirer les investissements étrangers pour donner un souffle financier à un État qui était au bord de la banqueroute. »
La « tokenisation » des terres est annoncée, de grands travaux sont promis, une « ville de la crypto » futuriste doit même voir le jour sur l'île aux Singes, en face de Bangui. Mais depuis, rien n'a été construit et le Sango Coin n'existe plus : son site est hors ligne depuis le 29 avril 2025 et moins de 10 % des jetons ont trouvé preneurs, rapportant moins de deux millions de dollars.
Cet échec n'a pas refroidi Faustin-Archange Touadéra. Dans le sillage du président américain Donald Trump, il a lancé cette année le « $CAR meme coin », un jeton spéculatif… qui a connu le même sort : un nouvel échec.
Autour des opérations, des personnalités critiquables, voire des criminels
Selon GI-TOC, des personnalités peu recommandables sont liées à ces différentes opérations. Comme le Camerounais Émile-Parfait Simb, condamné dans son pays et installé en Russie depuis 2023. Il y a un « risque profond d'une capture des richesses étatiques par des réseaux criminels », estime Nathalia Dukhan.
« On voit de plus en plus que les réseaux criminels transnationaux exploitent la cryptomonnaie à des fins de blanchiment d’argent, de trafic de drogues, de fraudes, avance-t-elle. Il faut bien comprendre que la Centrafrique n’a pas les outils pour lutter contre ces réseaux. Cela fait de la RCA une porte ouverte pour ces réseaux. »
Pour Nathalia Dukhan, à l'exemple du secteur des carburants, les expériences cryptos ont été lancées pour enrichir un cercle restreint de personnalités.
« Cette crise financière a mené la présidence à chercher des financements extérieurs, parce que ses campagnes militaires coûtaient énormément. En réalité, l’idée était d’attirer les investissements étrangers pour donner un souffle financier à un État qui était au bord de la banqueroute. »
La « tokenisation » des terres est annoncée, de grands travaux sont promis, une « ville de la crypto » futuriste doit même voir le jour sur l'île aux Singes, en face de Bangui. Mais depuis, rien n'a été construit et le Sango Coin n'existe plus : son site est hors ligne depuis le 29 avril 2025 et moins de 10 % des jetons ont trouvé preneurs, rapportant moins de deux millions de dollars.
Cet échec n'a pas refroidi Faustin-Archange Touadéra. Dans le sillage du président américain Donald Trump, il a lancé cette année le « $CAR meme coin », un jeton spéculatif… qui a connu le même sort : un nouvel échec.
Autour des opérations, des personnalités critiquables, voire des criminels
Selon GI-TOC, des personnalités peu recommandables sont liées à ces différentes opérations. Comme le Camerounais Émile-Parfait Simb, condamné dans son pays et installé en Russie depuis 2023. Il y a un « risque profond d'une capture des richesses étatiques par des réseaux criminels », estime Nathalia Dukhan.
« On voit de plus en plus que les réseaux criminels transnationaux exploitent la cryptomonnaie à des fins de blanchiment d’argent, de trafic de drogues, de fraudes, avance-t-elle. Il faut bien comprendre que la Centrafrique n’a pas les outils pour lutter contre ces réseaux. Cela fait de la RCA une porte ouverte pour ces réseaux. »
Pour Nathalia Dukhan, à l'exemple du secteur des carburants, les expériences cryptos ont été lancées pour enrichir un cercle restreint de personnalités.