Comment Blaise Compaoré à du mal à sortir du bourbier ivoirien



Comment Blaise Compaoré à du mal à sortir du bourbier ivoirien


Le gouvernement Soro II peut-il réussir sa mission ?
Inscrit, le 1er novembre 2006, dans la résolution 1721 du Conseil de sécurité des Nations unies, sur proposition de l’ex Premier ministre, Charles Konan Banny, le dialogue direct de la crise inter-ivoirienne qui a ses origines à Ouagadougou (Burkina Faso) se présente aujourd’hui comme un véritable casse-tête pour le président Blaise Compaoré. Un plan de sortie de crise qui prend peu à peu, les allures d’un bourbier dans lequel, le facilitateur de la crise inter-ivoirienne a du mal à se défaire. Une situation très complexe, trois ans après la signature, le 4 mars 2007, de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo) entre le Président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, et Soro Kigbafory Guillaume, le secrétaire général des Forces nouvelles. Puisque depuis lors, la situation politico-militaire en Côte d’Ivoire s’enlise malgré les accords successifs (6 au total) signés par les principaux acteurs du processus de paix. Et Blaise Compaoré semble dépassé par les événements. Un engrenage assez compliqué pour le président Burkina qui, dans ses approches, tente, selon plusieurs sources, d’éviter toutes susceptibilités en évitant, de part et d’autre, de montrer sa fermeté devant la non application des sujets qui fâchent. Notamment ceux relatifs au désarmement et à la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute la Côte d’Ivoire. Et pourtant, au chapitre IV, relatif à la ‘’restauration de l’autorité de l’Etat et du redéploiement de l’administration sur l’ensemble du territoire national’’, l’Apo indique bien clairement les choses. ’’ (...) Les Parties au présent Accord s’engagent à restaurer l’autorité de l’Etat et à redéployer l’administration et tous les services publics sur l’ensemble du territoire national. Le redéploiement de l’administration et des services publics se fera par l’ensemble des ministères concernés, sous l’autorité du Premier Ministre, dès la suppression de la zone de confiance et l’établissement des postes d’observation. (...) Les Forces de Police et de Gendarmerie, comprenant les 600 éléments issus de l’Accord de Pretoria, seront chargées d’assurer la sécurité de l’ensemble du corps préfectoral et des services techniques déployés’’ indique l’accord. Ces points, aussi bien que ceux des accords suivants, seront foulés aux pieds dans leur application, par les signataires de l’Apo, presque dans l’indifférence totale du président burkinabé qui tente, dit-on, dans cette démarche, d’arrondir les angles. Situation d’autant plus complexe pour Blaise Compaoré, accusé à tort ou à raison, aux premières heures de la crise, par les partisans de Laurent Gbagbo, d’être le ‘’parrain’’ de la rébellion qui a attaqué la Côte d’Ivoire dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002. Avec donc la normalisation de l’état des relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, le président Burkinabé évite, dans le traitement du dossier ivoirien, de froisser son homologue ivoirien qui ne transige pas, selon des sources diplomatiques, sur la question du désarmement, avant les élections. Blaise Compaoré se retrouve dans une situation d’autant plus inconfortable face aux Forces nouvelles que les entretiens entre les deux parties se déroulent dit-on, sur fonds de suspicion.



Info Soir

Vendredi 2 Avril 2010 - 11:51