Congo-Brazzaville: le dialogue national fait déjà polémique

Au Congo-Brazzaville, à peine annoncé, le dialogue national voulu par le président Sassou-Nguesso fait déjà polémique. Plusieurs semaines après des consultations boycottées par l'opposition, le chef de l'Etat a annoncé un dialogue du 11 au 15 juillet. Au menu : comment organiser au mieux les prochains scrutins et, faut-il faire évoluer les institutions ? Une commission préparatoire sera chargée de préparer l'échéance. Beaucoup voient dans cette annonce un nouveau coup de poker du président Sassou-Nguesso, avec comme objectif : organiser un référendum constitutionnel pour se maintenir au pouvoir.



Au Congo-Brazzaville, à peine annoncé, le dialogue national voulu par le président Sassou-Nguesso fait déjà polémique. AFP PHOTO / Jim WATSON

D'après l'opposant Paul-Marie Mpouélé, le président avance toujours masqué. Le coordonnateur du Frocad promet d'ailleurs un boycott si l'opposition ne participe pas à lapréparation du dialogue  et si l'ordre du jour ne se limite pas uniquement à la gouvernance électorale. Un risque de boycott que déplore El-Hadj Djibril Bopaka, président de la plateforme l'Œil du peuple. Pour lui, les concertations doivent être inclusives et dégager un calendrier. Même s'il regrette un dialogue trop court.

Cinq jours qui, selon un expert, montreraient que tout est déjà acté. L'initiative servirait juste à constater les divergences et convoquer un référendum pour trancher. Enfin, pourquoi annoncer ce dialogue maintenant ? Le député RDPS Mabio Mavoungou Zinga y voit une volonté de plaire à la France, alors que Denis Sassou Nguesso pourrait se rendre à Paris la semaine prochaine.

Du déjà vu, dit une source, rappelant qu'une initiative similaire avait été annoncée lorsque Nicolas Sarkozy était à Brazzaville en avril 2009. Pour le député Zinga, en voulant éteindre l'incendie, le président congolais ne ferait qu'attiser le feu.


Rfi.fr

Jeudi 2 Juillet 2015 07:52


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