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Non, ce n’est pas une blague. Ce n’est pas non plus une pièce de théâtre mal écrite quoique. Ce serait presque comique si ce n’était pas aussi affligeant.
Le Directeur général du Grand Théâtre National, Serigne Fall Guèye, vient de signer ce qui pourrait passer pour un décret esthétique : interdiction du port de greffages, de perruques et de la dépigmentation au sein de son personnel administratif. Vous avez bien lu. Pas de greffages, pas de perruques, et surtout, surtout, pas de xessal !
Et pourquoi donc cette croisade capillaire et pigmentaire ? Selon la note de service, il s’agirait de préserver l’image de l’institution et de promouvoir les valeurs panafricaines. Rien que ça.
Mais attendez. Promouvoir les valeurs africaines en surveillant la carnation des agents féminins, c’est un peu comme vouloir défendre la culture en installant un détecteur de mélanine à l’entrée. On nage en plein délire. On est dans l’absurde… en 4D.
Le Directeur général du Grand Théâtre National, Serigne Fall Guèye, vient de signer ce qui pourrait passer pour un décret esthétique : interdiction du port de greffages, de perruques et de la dépigmentation au sein de son personnel administratif. Vous avez bien lu. Pas de greffages, pas de perruques, et surtout, surtout, pas de xessal !
Et pourquoi donc cette croisade capillaire et pigmentaire ? Selon la note de service, il s’agirait de préserver l’image de l’institution et de promouvoir les valeurs panafricaines. Rien que ça.
Mais attendez. Promouvoir les valeurs africaines en surveillant la carnation des agents féminins, c’est un peu comme vouloir défendre la culture en installant un détecteur de mélanine à l’entrée. On nage en plein délire. On est dans l’absurde… en 4D.
Une note de service… sans base légale ?
Monsieur le DG, une question toute simple : sur quelle base légale vous appuyez-vous pour interdire à vos employées de se dépigmenter ? Parce qu'à ce jour, au Sénégal, la dépigmentation n’est pas interdite par la loi. Ce qui est proscrit, c’est la publicité pour les produits éclaircissants à la télé et à la radio. C’est tout. Donc, à moins que vous n’ayez votre propre code pénal du Grand Théâtre, on nage en plein abus d’autorité.
Suivi dermatologique prévu ?
Autre interrogation : pour celles qui se sont déjà dépigmentées doivent-elles noircir à vue d’œil pour rester dans les normes culturelles de l’établissement ? Va-t-on mettre en place un bureau de suivi du teint ? Aura-t-on droit à des fiches de contrôle épidermique tous les trimestres ? Soyons sérieux.
Monsieur le DG, si vous voulez promouvoir la culture africaine, commencez donc par balayer devant votre porte. Littéralement. Vous parlez de retour aux sources, mais vos photos circulant sur les réseaux sociaux vous montrent perché sur une table, costume, chemise italienne, nœud papillon et souliers européens bien cirés.
Vous prônez le naturel, mais vos propres apparitions publiques sont aussi « authentiques » qu’un épisode de Dynastie. À ce rythme, transformez donc vos bureaux en cases, comme maire de Thiès, Talla Sylla. Lui au moins avait remplacer son mobilier de bureau par des nattes. Si vraiment, vous tenez à incarner jusqu’au bout votre africanité de vitrine.
Monsieur le DG, une question toute simple : sur quelle base légale vous appuyez-vous pour interdire à vos employées de se dépigmenter ? Parce qu'à ce jour, au Sénégal, la dépigmentation n’est pas interdite par la loi. Ce qui est proscrit, c’est la publicité pour les produits éclaircissants à la télé et à la radio. C’est tout. Donc, à moins que vous n’ayez votre propre code pénal du Grand Théâtre, on nage en plein abus d’autorité.
Suivi dermatologique prévu ?
Autre interrogation : pour celles qui se sont déjà dépigmentées doivent-elles noircir à vue d’œil pour rester dans les normes culturelles de l’établissement ? Va-t-on mettre en place un bureau de suivi du teint ? Aura-t-on droit à des fiches de contrôle épidermique tous les trimestres ? Soyons sérieux.
Monsieur le DG, si vous voulez promouvoir la culture africaine, commencez donc par balayer devant votre porte. Littéralement. Vous parlez de retour aux sources, mais vos photos circulant sur les réseaux sociaux vous montrent perché sur une table, costume, chemise italienne, nœud papillon et souliers européens bien cirés.
Vous prônez le naturel, mais vos propres apparitions publiques sont aussi « authentiques » qu’un épisode de Dynastie. À ce rythme, transformez donc vos bureaux en cases, comme maire de Thiès, Talla Sylla. Lui au moins avait remplacer son mobilier de bureau par des nattes. Si vraiment, vous tenez à incarner jusqu’au bout votre africanité de vitrine.
Les femmes comme champ de bataille culturel ?
Pourquoi l’obsession du contrôle porte-t-elle toujours sur les corps féminins ? Greffage, perruque, xessal… Et les hommes alors ? Pourquoi ne pas leur interdire les cravates, les chemises italiennes, les mocassins à bout pointu ? Ce n’est pas en polissant la tête des femmes qu’on élève l’esprit d’un théâtre national.
De grâce, faites tourner la scène, pas les têtes. Plutôt que de jouer les gardiens de la mélanine, Monsieur Guèye ferait mieux de se concentrer sur la mission première d’un directeur d’institution culturelle : promouvoir l’art, soutenir la création, attirer le public, faire rayonner le Grand Théâtre. Pas d’y imposer des diktats capillaires.
Pourquoi l’obsession du contrôle porte-t-elle toujours sur les corps féminins ? Greffage, perruque, xessal… Et les hommes alors ? Pourquoi ne pas leur interdire les cravates, les chemises italiennes, les mocassins à bout pointu ? Ce n’est pas en polissant la tête des femmes qu’on élève l’esprit d’un théâtre national.
De grâce, faites tourner la scène, pas les têtes. Plutôt que de jouer les gardiens de la mélanine, Monsieur Guèye ferait mieux de se concentrer sur la mission première d’un directeur d’institution culturelle : promouvoir l’art, soutenir la création, attirer le public, faire rayonner le Grand Théâtre. Pas d’y imposer des diktats capillaires.