L'accident survenu samedi à Séville, qui a fait quatre morts, lors d'un vol d'entraînement, vient s'ajouter à la longue liste des déboires financiers et techniques enregistrés depuis douze ans. A tel point qu'en 2010, Tom Enders, le patron d'Airbus, avait menacé d'abandonner le programme si les sept pays à l'origine (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg et Turquie) n'acceptaient pas de partager les surcoûts : 6,2 milliards d'euros, soit 30% du budget initial.
174 commandes, 12 livraisons
Le groupe s'interrogeait alors sur la pertinence même du projet, dont le coût explosait et qui commençait à connaître des retards. Si aujourd'hui l'existence même de ce programme n'est pas remise en cause, avec 174 appareils commandés (à 135 millions d'euros pièce au prix catalogue) et 12 déjà livrés, il connaît toujours des difficultés. A tel point qu'en janvier, Tom Enders a dû présenter des excuses aux autorités britanniques pour les retards dans les livraisons avant d'annoncer une réorganisation complète de sa filiale Airbus Defence and Space.
Pourquoi de tels problèmes ? Essentiellement car l'A400M est un appareil avec une motorisation complexe et des demandes techniques divergentes selon les pays clients. Il va sans dire que ceux-ci vont demander des explications après le crash de Séville, où l'avion est construit.