Crise politique : "Il y a une ligne rouge que Diomaye et Sonko ne veulent pas franchir" (Analyste politique)



Moins de 24 heures après la cérémonie dédiée aux Martyrs des événements politiques de 2021-2024, où le leader de Pastef (pouvoir) Ousmane Sonko a tenu un discours offensif de réorganisation de son appareil et surtout sa probable candidature à la présidentielle de 2029, les acteurs politiques se prononcent. 

Dans un entretien accordé à PressAfrik, l’analyte politique Mamadou Sy Albert a estimé ce lundi que le Président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, chacun en ce qui le concerne, ne "veut pas franchir" une certaine "ligne rouge" dans les tensions qui secouent l’exécutif sénégalais, précisant qu’ils sont dans des calculs de "positionnement" auprès de l’opinion publique.  

"Si Ousmane Sonko quitte la Primature pour une raison ou pour une autre pour aller en campagne présidentielle, il y aura une rupture. Si jamais Diomaye prenait la décision de démettre Sonko, il allait provoquer une crise politique et institutionnelle. Ni l'un ni l'autre ne souhaitent cette crise politique institutionnelle. Je crois qu'il y a une ligne rouge que le Président ne veut pas franchir (tout comme) son Premier ministre. Chacun d'entre eux se positionne", a expliqué Mamadou Sy. 

L’analyste politique a aussi tenu à relativiser la situation quant à un dénouement heureux des tensions entre le duo. "Tant que le Premier ministre restera à la Primature, il n'y aura pas de rupture (…) mais c'est possible aussi qu'il y ait des retrouvailles autour de l'essentiel", a-t-il précisé. 

 D’après lui,  au cours de la cérémonie, les propos tenus par Sonko répondaient à une stratégie de "relance de son parti" et de consolidation de son pouvoir politique. Quant à l’affirmation du Premier ministre selon lequel "rien" ne pourrait l’empêcher d ’être candidat en 2029, Mamadou Sy a estimé qu’"il s'adressait indirectement" à Diomaye Faye. 

Mamadou Sy Albert a enfin estimé que "sur le plan juridique, rien ne s'oppose à la candidature" d'Ousmane Sonko à la présidentielle de 2029, dans un contexte où certaines personnes croient que sa condamnation dans l'affaire Mame Mbaye Niang  le rendrait inéligible, comme en 2024. "La loi d'Amnistie a effacé tout ce qui relève de tensions politiques", a-t-il conclu. 


Charles KOSSONOU

Lundi 8 Décembre 2025 15:50


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