Des Ong de femmes et de jeunes formées à la prévention de l'extrémisme violent et contre les discours de haine



L’ONG Partners West Africa Sénégal a tenu ce lundi 14 juillet 2025 un atelier régional de renforcement de capacités sur « le rôle des femmes et des jeunes dans la prévention et la lutte contre les discours de haine, la polarisation, l'extrémisme violent et la radicalisation ».

Cette rencontre a réuni, les représentants de la société civile de neuf (09) pays que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad ainsi que plusieurs organisations de femmes et de jeunes venant de différents pays.

Selon Adjiaratou Whakha, Mme Ndiaye, directrice ONG Partners West Africa Sénégal et initiatrice du réseau intitulée « Les Sentinelles des Résolutions Femmes, Paix et Sécurité et de la cohésion sociale », cette rencontre vise à renforcer la résilience des organisations féminines de défense des droits des femmes et à consolider les acquis en matière de paix et de cohésion sociale face à la montée des régimes anti-démocratiques et aux menaces liées à la radicalisation, à l'extrémisme violent, à la polarisation et aux discours de haine en Afrique de l'Ouest et au Sahel».

Mme Ndiaye a souligné que les groupes extrémistes ont compris que l'Afrique a un fort potentiel. « Ce potentiel, c'est les femmes et les jeunes qui constituent plus de 75% de la population africaine. Et ces groupes armés en fait, ciblent ces femmes et ces jeunes, qu'elles utilisent aujourd'hui pour la communication, mais également pour la logistique. Donc ces femmes, si elles ne sont pas utilisées par les autorités étatiques, elles peuvent être utilisées par les organisations extrémistes », a-t-elle indiqué en marge de la rencontre.

 « L’émergence, l'avancée technologique, les réseaux sociaux et l'intelligence artificielle sont des outils qui sont utilisés aussi bien à bon escient, mais également par les organisations extrémistes, surtout pour la communication, le recrutement, mais également la propagande des discours de haine. Parce qu'il faut comprendre que les organisations extrémistes utilisent en fait les fragilités et les vulnérabilités. Et les vulnérabilités ne sont pas seulement économiques, les vulnérabilités sont psychologiques. Les vulnérabilités aussi sont politiques, parce que tous ces pays sont des pays qui ont fait l'objet de coups d'État, des pays qui partagent des frontières avec la plupart de nos pays, et ces jeunes et femmes sont de plus en plus les cibles des organisations extrémistes violentes », a souligné Mme Ndiaye.

 Elle a rappelé que les chiffres du « Global Terrorism Index » montrent aujourd'hui que c'est les trois pays de l'AES qui sont en haut du tableau. Mais, qu’ il y a également « une forte pression sur les pays côtiers, surtout le Bénin, le Togo, mais le Ghana et le Sénégal aussi ». Pour Mme Adjaratou, « l'attaque de Diboli a montré que les organisations extrémistes violentes sont à moins de deux kilomètres de la côte sénégalaise ».

 Elle a par ailleurs, souligné qu’au-delà de tous les conflits, aussi bien « politiques, économiques, qui secouent la région, les femmes, à travers  les grandes dames  qui dirigent ces réseaux de plateformes de femmes, notamment la plateforme des femmes du Sahel, le réseau Pays Sécurité des Femmes de l'espace CEDEAO, mais également l'Union des Fleuves du Mano. Ont estimé que l'expérience tirée des conflits armés pourrait servir à anticiper l'avancée de l'extrémisme violent et qui secoue tous nos pays, aussi bien les pays du Sahel que les pays côtiers ».

C’est dans ce cadre que « l'initiative Les Sentinelles » avec tous les réseaux, les plateformes et les OSC, ont décidé de faire appel aux autorités, et les partenaires à appuyer les femmes et les jeunes. « Parce qu'aujourd'hui, c'est des problèmes de mobilité qu'on a au niveau des espaces frontaliers et ces organisations extrémistes se rendent compte que ce sont des zones grises qui ne sont pas occupées par les autorités étatiques. Et ils viennent les occuper et ils offrent à ces jeunes et à ces femmes ce qu'ils ou qu'elles n'ont pas, c'est-à-dire l'accès à des ressources de base, c'est-à-dire la sécurité alimentaire, une éducation, c'est-à-dire une éducation religieuse en utilisant la religion pour certains. Bien que toutes les activités ne soient pas liées à la religion, également la santé, donc l'accès à des besoins sociaux de base », a expliqué Mme Adjaratou Wakha, directrice de l’ONG Partners West Africa Sénégal.
 
 


Lundi 14 Juillet 2025 14:34


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