Des frappes américano-britanniques visent les Houthis au Yémen

Washington et Londres ont effectué dans la nuit de jeudi à vendredi 12 janvier des frappes sur les rebelles Houthis au Yémen, qui ont multiplié ces dernières semaines les attaques de navires en mer Rouge pour protester contre la guerre menée par Israël à Gaza.



Les États-Unis et le Royaume-Uni ont effectué vendredi des frappes sur les rebelles Houthis au Yémen, qui ont multiplié ces dernières semaines les attaques de navires en mer Rouge, selon plusieurs médias américains. Les frappes ont impliqué des avions de combat et des missiles Tomahawk. Les autorités américaines n'ont pas immédiatement confirmé ces informations.
 
C’est la première fois que des frappes sont lancées contre les Houthis depuis qu’ils ont commencé à cibler le transport maritime international dans la mer Rouge à la fin de l’année dernière. Associated Press rapporte également que les militaires américains et britanniques ont commencé à bombarder des sites utilisés par les Houthis soutenus par l'Iran au Yémen, dans le cadre d'une frappe de représailles massive.

Un responsable Houthi affirme que des raids « ennemis » sur Sanaa ont lieu, selon Reuters. Un témoin à Sanaa, au Yémen, a également déclaré à Reuters que trois explosions avaient été entendues.
 
Les militants Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, ont intensifié leurs attaques contre des navires commerciaux dans la mer Rouge pour protester contre la guerre menée par Israël à Gaza. Diverses compagnies maritimes ont suspendu leurs opérations, préférant entreprendre un voyage plus long autour de l'Afrique. L'armée américaine a déclaré jeudi que les Houthis avaient mené leur 27e attaque contre des navires depuis le 19 novembre, tirant un missile balistique anti-navire sur les voies de navigation internationales dans le golfe d'Aden.
 
L'Iran condamne les frappes américaines et britanniques visant les rebelles Houthis au Yémen dans un communiqué de presse. Selon Téhéran, il s'agit d'une « action arbitraire » et d'une « violation flagrante de la souveraineté » de ce pays. Dans un communiqué, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a « condamné fermement les attaques militaires menées par les Etats-Unis et le Royaume-Uni contre plusieurs villes du Yémen », après la multiplication des attaques des rebelles Houthis soutenus par l'Iran contre des navires en mer Rouge.
 
 
Selon Washington et Londres, 60 cibles dans 16 localités au Yémen ont été frappées cette nuit à l'aide d'avions de combat et de missiles Tomahawk lancés depuis la mer, y compris à partir de sous-marins. Objectif affiché : détruire les sites de stockages de missiles, radars et drones des Houthis ainsi qu'une installation à partir de laquelle les rebelles yéménites tirent en direction de la mer Rouge. 
 
Le ministère britannique de la Défense a publié une déclaration qui détaille l’opération, précisant notamment que « un soin particulier a été pris pour minimiser tout risque pour les civils » et que « les premières indications indiquent que la capacité des Houthis à menacer la marine marchande a pris un coup dur ».
 
« Le 11 janvier, des avions de la Royal Air Force se sont joints aux forces de la coalition pour frapper un certain nombre d'installations utilisées par la faction rebelle houthie au Yémen pour attaquer les navires dans le sud de la mer Rouge. Le destroyer de la Royal Navy, le HMS Diamond, a déjà été actif aux côtés de navires de guerre américains et français pour défendre les voies maritimes internationales vitales contre les drones et les missiles houthis. Compte tenu de la persistance des Houthis à menacer les navires marchands, dont plusieurs ont déjà subi des dommages, et du ciblage délibéré du HMS Diamond et des navires de la marine américaine le 9 janvier, les forces de la coalition ont identifié les principales installations impliquées dans ces attaques et ont convenu de mener une minutieuse frappe coordonnée pour réduire la capacité des Houthis à violer le droit international ».
 
Le communiqué détaille ensuite les frappes : «  Quatre Typhoon FGR4 de la RAF, appuyés par un ravitailleur aérien Voyager, ont donc utilisé des bombes guidées Paveway IV pour mener des frappes de précision sur deux de ces installations houthies. L’un d’eux était un site à Bani, dans le nord-ouest du Yémen, utilisé pour lancer des drones de reconnaissance et d’attaque. Un certain nombre de bâtiments impliqués dans les opérations de drones ont été visés par nos avions. L'autre endroit touché par notre avion était l'aérodrome d'Abbs. Les renseignements ont montré qu’il a été utilisé pour lancer à la fois des missiles de croisière et des drones au-dessus de la mer Rouge. »
 
Le communiqué fait également référence à une tentative de limiter les pertes civiles. « Lors de la planification des frappes, un soin particulier a été pris pour minimiser tout risque pour les civils, et ces risques ont été encore atténués par la décision de mener les frappes pendant la nuit. Les résultats détaillés des frappes sont en cours d'évaluation, mais les premières indications indiquent que la capacité des Houthis à menacer la marine marchande a pris un coup dur, et notre engagement à protéger les voies maritimes, par lesquelles transitent environ 15 % du transport maritime mondial et qui est vitale pour l’économie mondiale, a été amplement démontrée. »
 
Joe Biden confirme les frappes, « menées avec succès »
Dans un communiqué, le président américain a confirmé ces frappes au Yémen. « Aujourd'hui, sous mes instructions, les forces militaires américaines, conjointement avec le Royaume-Uni et avec le soutien de l'Australie, de Bahreïn, du Canada et des Pays-Bas, ont mené avec succès des frappes contre un certain nombre de cibles au Yémen utilisées par les rebelles Houthis pour mettre en danger la liberté de navigation dans un pays. Des voies navigables les plus vitales du monde. Ces frappes sont une réponse directe aux attaques sans précédent des Houthis contre des navires maritimes internationaux dans la mer Rouge, notamment l’utilisation de missiles balistiques antinavires pour la première fois dans l’histoire. »
 
« L'action défensive d’aujourd’hui fait suite à cette vaste campagne diplomatique et aux attaques croissantes des rebelles Houthis contre les navires commerciaux. Ces frappes ciblées sont un message clair selon lequel les États-Unis et leurs partenaires ne toléreront pas d’attaques contre notre personnel ni ne permettront à des acteurs hostiles de mettre en péril la liberté de navigation sur l’une des routes commerciales les plus critiques du monde. Je n’hésiterai pas à prendre d’autres mesures pour protéger notre population et la libre circulation du commerce international si nécessaire. »
 
Downing Street, en Grande-Bretagne, a jusqu'à présent refusé de commenter.

France 24

Vendredi 12 Janvier 2024 09:09


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