Dette intérieure, crise économique : le patronat dans le désarroi

Le patronat a la peur au ventre. Il est tenaillé au Sénégal par la dette intérieure dont on ne s’accorde pas sur le montant exact et les crises économiques et sociales. Lors des assises de l’entreprise qui a démarré ce mardi, le président du Conseil National du Patronat (CNP), Baïdy Agne a, devant le Premier ministre, et sans gants évoqué leurs difficultés, les entreprises qui sont au bord de la faillite et les conséquences que cela peut engendrer dans l’économie du Sénégal.



Baïdy Agne président du CNP parlant des difficultés de l'entreprise
«Peur et incertitude de dépôt de bilan animent les entrepreneurs alors que pour les travailleurs, c’est la baisse du pouvoir d’achat, chômage pour la jeunesse et anxiété pour tous les citoyens», c’est ainsi que le chef du Conseil National du Patronat a résumé la situation que l’entreprise Sénégalaise est en train de vivre. Selon Baïdy Agne, ils (entrepreneurs) sont tous habités par l’inquiétude du lendemain.
Face à cette situation, a-t-il indiqué, il y a un choix à faire qu’est celui de relever le défi du progrès social et de la croissance économique avec sérénité ou d’attendre demain cette société de privation. Pour y parvenir, le président du CNP a estimé qu’il faut un combat contre le doute, la méfiance et le soupçon à mener de concert avec les autorités.
« Agissons ensemble pour mettre à l’abri notre Sénégal d’une crise de confiance en notre politique économique et sociale, en nos institutions de la République, en nos capacités d’engager de grandes réformes sans ruptures inutiles », a-t-il martelé.
C’est dans ce sens que le patron des chefs d’entreprises affiliées au CNP a estimé que «s’interroger sur la santé de nos entreprises, c’est avant tout, prendre le pouls de notre économie». Pour lui, c’est ambitieux et réaliste le taux de croissance économique de 5,9% annoncé par le ministre de l’Economie et des Finances mais, il a fait savoir que le CNP verra bien ce qui adviendra, dès ce premier trimestre de l’année 2008 pour apprécier.
Selon Baïdy Agne, il n’en demeure pas moins qu’en la réalité, c’est qu’au niveau international, les premiers signes d’une récession économique et de déflation apparaissent. Ce qui lui fait dire que : «au niveau national, un nouveau pas vient d’être franchi dans la mise en œuvre de notre politique macro-économique : celui du passage de l’économie d’endettement à l’économie endettée».
Par rapport au registre de la dette intérieure, il a expliqué que «le débat sur le montant aurait été plus serein si l’État avait instauré une concertation avec le secteur privé et établi une meilleure communication». Le président du CNP a, en effet, soutenu que «l’urgence c’est l’apurement progressif dans les meilleurs délais, au regard des effets d’entraînement négatifs engendrés sur l’ensemble des branches de l’activité économique, sur l’emploi et sur le dispositif de protection social». Dans la foulée, il est d’avis que « l’État et le secteur privé se parlent, l’État et le secteur privé s’écoutent mais je ne suis pas sûr qu’ils se comprennent».


Mardi 25 Novembre 2008 20:42


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