Droit de grâce : la «monarchisation» de la République, un héritage à abandonner d'urgence (Moustapha Diakhaté)



 « La grâce de Khalifa Sall (…) Le jour où j’en aurai la volonté ou le désir, je le ferai comme j’ai eu à le faire avec d’autres », a déclaré  le président Macky Sall Face à un journaliste de la RFI. Une annonce qui a fait polémique au sein de l’opposition.

Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, l’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY), Moustapha Diakhaté s’interoge lui sur ce droit de grâce qu’il qualifie non seulement de la «monarchisation» de la République,  mais que cela soit "abandonner d'urgence "

« Cette prérogative est, en effet, née dans les monarchies où la justice est rendue au nom de la Reine ou du Roi. Dans ces pays, il est tout à fait compréhensible que les Reines ou Rois puissent accorder la grâce aux personnes condamnées à leur nom. Par contre dans des Républiques comme le Sénégal, la justice est rendue au nom du Peuple et non au nom du Président de la République », lache-t-il.

Par conséquent, cette prérogative royale ne devait pas être appliquée par aucune République où prévaut le système de séparation des pouvoirs, en à croire  le membre de l’Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir, ancien chef de cabinet du chef de l’Etat.

 De ce fait pour une séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire « il urge d’abroger l’article 47 de la constitution et de rendre à la justice la prérogative de lever ou d’alléger un certain nombre de sanctions pénales issues de ses délibérations », propose l'ancien parlementaire.
 

Fana CiSSE

Lundi 26 Aout 2019 14:13


Dans la même rubrique :