Économie Sénégalaise : Un tournant historique marqué par une croissance de 8% du PIB en 2024



​Réuni ce vendredi pour la présentation des comptes extérieurs, le Comité national de la balance des paiements a dévoilé des chiffres record. Porté par l’exploitation pétrolière et la vitalité du secteur minier, le Sénégal affiche une santé économique robuste, bien que des défis de diversification subsistent.
 
​C’est une annonce qui marque une rupture majeure dans la trajectoire économique du pays. François Sène, Directeur national de la BCEAO (Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest), a dressé ce vendredi un bilan particulièrement optimiste de l'année 2024 avec une hausse de 8% du Produit Intérieur Brut (PIB).
 
​Le pétrole et l’or, moteurs de la résilience
​Cette performance exceptionnelle s’explique avant tout par le démarrage effectif de la production de pétrole, un levier stratégique qui modifie en profondeur la structure des revenus nationaux. Mais l’or noir n'est pas le seul artisan de cette réussite.
 
​Le secteur extractif, notamment l'or non monétaire, a joué un rôle déterminant. Profitant d'une conjoncture mondiale favorable avec la montée des cours et une production locale en pleine expansion, le métal précieux a largement contribué à l'embellie de la balance commerciale.

Un déficit courant divisé par deux
​Le changement le plus spectaculaire se situe au niveau de la balance des paiements. Longtemps pesant pour l'économie nationale, le déficit structurel du compte courant a amorcé une chute vertigineuse.
​« Le Sénégal est à un tournant historique », a martelé François Sène. « Le déficit du compte courant, qui tournait autour de 20% en 2022 et 2023, s'est sensiblement réduit pour atteindre aujourd'hui 11,3% ».
 
​Cette réduction de près de 8,5 points de pourcentage par rapport au PIB représente une manne financière colossale. Concrètement, ce sont environ 2 200 milliards de F CFA qui, au lieu d'être transférés vers l'extérieur pour régler des dettes ou des importations, restent désormais au sein de l'économie sénégalaise pour financer le développement national.
 
​L’appel au secteur privé, produire et consommer « local »
​Malgré ces indicateurs au vert, la BCEAO et le Comité national de la balance des paiements restent prudents sur la pérennité de cette croissance. Pour François Sène, la prochaine étape ne pourra se faire sans une implication massive des acteurs économiques nationaux.

​L’enjeu est double : La diversification (ne pas dépendre uniquement des ressources extractives), et la souveraineté économique (réduire les importations en boostant la production locale).
​« Le secteur privé doit jouer un rôle plus important dans la diversification, la production et la consommation locale », a insisté le Directeur national au micro d’iRadio. L'objectif est clair : transformer ce succès comptable en une dynamique industrielle durable qui profite directement aux foyers sénégalais.


Samedi 20 Décembre 2025 14:56


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