Égypte, la maladie du chef de l’État relance les spéculations sur ses successeurs.
Absent de la scène nationale égyptienne depuis le 6 mars, date de son opération chirurgicale, dans une clinique allemande, le président Hosni Moubarak (quatre-vingt-un ans) est rentré en Égypte le 27 mars, jour de l’ouverture du sommet de la Ligue arabe de Syrte (Libye) dont il aura été le grand absent. Il devra cependant observer un repos de deux semaines à Charm el-Cheikh.
Officiellement, il a repris ses fonctions après un intérim assuré pendant plus de trois semaines par le premier ministre Ahmed Nazif. Reste que sa maladie, qui continue d’alimenter toutes sortes d’interrogations, a relancé les spéculations sur sa succession et les scénarios de passation de pouvoir en cas d’incapacité du raïs d’aller au terme d’un mandat expirant en 2011. Au pouvoir depuis 1981, Hosni Moubarak, qui avait assuré cinq mandats présidentiels, ne s’est pas encore prononcé s’il doit briguer un sixième mandat.
Sur la brèche, pour lui succéder, son fils Gamal, quarante-six ans, très lié aux milieux d’affaires. Il devra compter avec un rival de poids, le général Omar Suleimane (soixante-quinze ans), patron des services secrets égyptiens (moukhabarat al-ammah, littéralement renseignements généraux) et homme de confiance du raïs. Le secrétaire général de la Ligue arabe et ancien ministre des Affaires étrangères, Amr Moussa (soixante-treize ans), est également sur les rangs. « J’ai l’ambition comme tout citoyen de contribuer au réveil du projet de la renaissance en Égypte d’une manière très sérieuse et dans le cadre d’une entente nationale », déclarait-il au journal Echourouk en octobre dernier. En face, Mohamed El Baradei, l’ex-patron de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix. Soutenu par une grande partie de la société civile, il s’est lancé dans la campagne. Mais pour être candidat à la présidentielle, il faudra amender la Constitution.