Egypte: la colère monte à la veille du second tour de la présidentielle

Une grande manifestation est prévue ce vendredi 15 juin place Tahrir au Caire. Les militaires égyptiens, soupçonnés de vouloir cadenasser le pouvoir et briser la révolution, concentrent les critiques après la double décision de la Haute Cour, invalidant le Parlement dominé par les Frères musulmans et confirmant la candidature d'Ahmed Chafik, ex-Premier ministre de Moubarak. À Washington, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a martelé qu'il « ne peut y avoir de retour en arrière » dans le processus démocratique égyptien.



Devant la presse, jeudi 14 juin, Hillary Clinton s'est montrée aussi ferme que possible : « La transition démocratique réclamée par le peuple égyptien » doit se faire, a affirmé la secrétaire d’Etat américaine, qui refuse toutefois de commenter précisément la décision de la Haute Cour d’Egypte.

Mais à 48 heures du second tour de l’élection présidentielle, le processus de transition est stoppé et plongé dans l’incertitude la plus totale. « Tout au long de ce processus, a rappelé Hillary Clinton, les Etats-Unis sont restés aux côtés des aspirations du peuple égyptien en faveur d’une transition démocratique, pacifique, crédible et permanente ».

Pour la secrétaire d’Etat, il appartient désormais à ce même peuple égyptien, en dernier recours, de déterminer son propre avenir : « Conformément aux engagements pris par le CSFA [Conseil suprême des forces armées, NDR], a-t-elle ajouté, les Etats-Unis attendent un transfert du pouvoir intégral à un gouvernement civil démocratiquement élu ».

Réactions des candidats au second tour de la présidentielle

C'est dans ce contexte extrêmement perturbé que doit être organisé samedi 16 juin et dimanche 17 juin, le second tour de la présidentielle. Le candidat Ahmed Chafik, ancien militaire, a tenté de rassurer les esprits lors d'une conférence de presse, assurant qu'il souhaitait une Egypte dirigée par des civils. Une fois élu président, il garantirait les libertés de chacun.

Ce n'est pas l'avis de son concurrent, Mohammed Morsi, candidat des Frères musulmans, qui a réagi tard jeudi soir, sur un ton véhément, accusant les anciens du régime d'être des « criminels ». Il s'est posé en « défenseur de la révolution ». Selon les Frères musulmans, mécontents d'avoir perdu le Parlement, l'Egypte est en train de vivre des heures sombres, et reste à savoir comment cela peut se traduire dans la rue.


RFI

Mamadou Sakhir Ndiaye

Vendredi 15 Juin 2012 11:48


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