Élections en Guinée: l'armée dans la rue, la grande crainte des ONG des droits humains

Les organisations de défense des droits humains, sous la houlette de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), lancent une alerte : elles craignent que le pays ne « bascule dans un cycle de violences et de répression incontrôlable ».



D'un côté, l'opposition au président Alpha Condé appelle à manifester contre le double scrutin de dimanche 1er mars, mais surtout contre le référendum de réforme de la Constitution.

De l'autre, le chef d'état-major de l'armée de terre appelle ses troupes à se mobiliser. Mais pour la FIDH, l'armée ne doit pas interférer.

Abdoul Gadiry Diallo, président de l'organisation guinéenne de défense des droits de l'homme et du citoyen (OGDH), juge la situation est critique, à trois jours du double scrutin.

L'organisation demande au président de la République de faire preuve de responsabilité en respectant le sacro-saint principe du cantonnement de l'armée dans les casernes et qu'elle ne se mêle pas d'un conflit politique entre un régime civil et des organisations civiles. À partir du moment où il ferme les yeux devant la descente de l'armée dans les rues pour le maintien de l'ordre, c'est qu'il a débouché sur un coup d'État et il aura utilisé l'armée pour le perpétrer. Notre crainte, si l'armée était mêlée au processus électoral, est de vivre la réédition des évènement du 28 septembre 2009 où il y a eu des massacres collectifs qui n'ont pas encore été élucidés et jugés. L'armée doit restée cantonnée dans les camps.


Abdoul Gadiry Diallo

Le responsable ajoute : « La communauté internationale est témoin des dérives politiques que la Guinée est en train de vivre. le devoir d'ingérence pour la protection de citoyens en danger doit interpeller la communauté internationale. »

Rfi.fr

Samedi 29 Février 2020 08:09


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