Emeutes et crise pré-électorale: les inquiètudes des Etats de l'Union européenne

La crise que vit le Sénégal inquiète les ambassadeurs de l’Union européenne. Ils ont eu avant-hier et hier des entretiens séparés avec des leaders de l’opposition et le chef de l’Etat.



La situation qui prévaut actuellement au Sénégal préoccupe, au plus haut point la communauté internationale, en particulier les Européens. Après les émeutes de lundi dernier contre les délestages intempestifs de l’électricité et les violentes manifestations du jeudi 23 juin à Dakar et dans l’intérieur du pays contre le projet de loi constitutionnel visant à instituer un poste de vice-président mais aussi à supprimer le quart bloquant, la situation sociale et politique était devenue explosive. Et c’est ce qui inquiète les Occidentaux qui essaient d’arrondir les angles entre le pouvoir et l’opposition. Ainsi, en l’espace de deux jours, les ambassadeurs de l’Union européenne (Ue) au Sénégal ont eu des entretiens avec le pouvoir puis avec l’opposition. Avant-hier, les diplomates européens ont reçu, en effet, les principaux animateurs de la coalition Bennoo Siggil Senegaal. Et hier, ils ont été reçus par le président de la République, Abdoulaye Wade. Pas grand-chose n’a filtré de cette rencontre qui s’est tenue au palais présidentiel. Cependant, il ne fait aucun doute que la situation explosive qui règne dans le pays, avec en ligne de mire les élections présidentielle et législatives à venir, a été à l’ordre du jour de cette rencontre.

Aux yeux des diplomates, ces élections sont sources de tension. Car les opposants jugent anti-constitutionnelle la candidature du président de la République. Ils l’ont dit et répété : ils n’accepteront pas que le chef de l’Etat brigue un troisième mandat sous peine de redescendre dans la rue, comme ils l’ont fait le 23 juin contre le projet de loi constitutionnel. En face, le camp présidentiel soutient mordicus le contraire. Avant le retrait du projet de loi, la Délégation de l’Union européenne avait dit constater ’avec préoccupation qu’une révision de la Constitution conduirait, dans un délai très court, à un changement profond des règles de l’élection présidentielle, et cela seulement huit mois avant le scrutin prévu pour le 26 février 2012’. Cette révision, poursuivait la diplomatie européenne à Dakar ‘pourrait aussi entraîner un risque de contestation de la légitimité des résultats de l’élection’. Parce que, le projet de loi ‘contient des dispositions qui pourraient exclure la possibilité d’une élection à deux tours si le candidat arrivé en tête obtenait plus de 25 % des voix’.

A signaler que la Délégation de l’Union européenne, l’ambassade des Etats-Unis et l’ambassade d’Allemagne sont les partenaires du comité de veille. Ce comité est chargé de veiller à l’effectivité de la mise en œuvre des recommandations de la mission d’audit validées par le comité de pilotage et concernant la gestion du fichier électoral. Elles y ont chacune un représentant en qualité d’observateur. Un comité de veille qui a enregistré, récemment, le retrait de Bennoo Siggil Senegaal.

Charles Gaïky DIENE (Walfadjri quotidien)


Vendredi 1 Juillet 2011 11:11


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