En Egypte, un premier débat télévisé historique entre deux présidentiables

En Egypte, pour la première fois dans l'histoire du pays,les téléspectateurs ont assisté à un débat télévisé en direct, à l'approche de la présidentielle dont le premier tour aura lieu les 23 et 24 mai 2012. C’est un face à face entre l'ancien chef de la Ligue arabe et ex-ministre des Affaires étrangères, Amr Moussa et l'islamiste modéré, Abdel Mounem Abou el-Foutouh, tous deux faisant figure de favoris parmi la douzaine de candidats en lice. Un marathon télévisuel qui a duré près de quatre heures.



Des millions d’Egyptiens ont été les témoins, dans la nuit de jeudi à ce vendredi 11 mai, du premier débat télévisé entre deux candidats à la présidence. Une première historique qui opposait les deux favoris : l’islamiste Abdel Mounem Abou el-Foutouh et le centriste Amr Moussa.

Le marathon a duré près de quatre heures. Au départ, Abdel Mounem Abou el-Foutouh a insisté sur sa dimension de rassembleur : « L’Egypte fait face à une crise existentielle. Elle doit être conduite par un homme d’Etat qui sait comment le monde fonctionne. Un dirigeant expérimenté qui a prouvé sa sincérité, son honnêteté et son efficacité. » 

Amr Moussa a, de son côté, souligné sa stature d’homme d’Etat : « Nous ne pourrons construire notre patrie qu’en nous rassemblant autour d’une personnalité politique honnête qui unit les citoyens. Nous n’avons pas de divergences sur la construction de cette patrie malgré nos idées, nos croyances ou notre sexe. »
Mais très vite le débat a viré à la confrontation. Abou el-Foutouh insistant sur le fait que Moussa a été ministre des Affaires étrangères de Moubarak et Moussa soulignant qu’Abou el-Foutouh a été membre dirigeant des Frères musulmans. Des échanges parfois vifs mais qui n’ont jamais dérapé. Un débat qui pourrait influencer une partie des 50% d’Egyptiens qui n’ont pas encore choisi leur candidat.

En ce qui concerne la politique étrangère, les deux candidats ont promis de revoir le traité de paix signé en 1979 avec Israël, un pays qu'Abou el-Foutouh a qualifié d'ennemi et Moussa d’adversaire.

RFI
 

Mamadou Sakhir Ndiaye

Vendredi 11 Mai 2012 16:46


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