Entre problèmes de licenciements abusifs et de terrains des travailleurs sénégalais : Guy Marius Sagna promet soutien et action pour résoudre les problèmes des travailleurs

Le FRAPP a accueilli ce vendredi les travailleurs en colère de la société SUTTAAAS, African Ships Sénégal (Crax) et des ateliers de Ligo à son siège. Ces travailleurs se sont réunis pour dénoncer et exposer les problèmes auxquels ils font face au sein de leurs entreprises respectives, notamment des licenciements abusifs, des problèmes de salaires et de terrains. La réunion a été présidée par Guy Marius Sagna, qui leur a apporté son soutien en annonçant qu'il allait saisir le gouvernement en tant que député du peuple à partir de lundi.



L'affaire opposant les employés de Africa Chips Sénégal à leur employeur pour licenciements abusifs est toujours en cours au tribunal de Dakar après trois renvois. Au total, ils sont 24 personnes virées sans raison. Abdou Karim Diallo, qui en fait partie, était le porte-parole du jour de ces travailleurs. Selon ses déclarations, leur seul tort a été de refuser de travailler le 1er mai.

« Je travaille chez Africa Chips depuis 9 ans. Notre problème a débuté le 1er mai, lors de la fête du travail. Depuis lors, la paix a quitté notre société. En moins d'une semaine, nous avons été renvoyés sans raison. Pour ma part, je suis resté sur place pendant une semaine sans rentrer chez moi. Nous sommes au nombre de 24, des pères et des mères de famille. La Banque BCEAO est également complice de cet acte, car elle refuse de nous verser nos indemnités de licenciement. Depuis lors, nous sommes inquiets et nous appelons le gouvernement du Sénégal à venir à notre secours. Nous avons adressé une lettre au ministère du Travail pour qu'il se penche sur la situation chez Africa Chip Sénégal. Nous demandons à la justice de faire ce qu'il faut pour nous rendre ce qui nous est dû », a dénoncé M. Diallo.

Guy Marius Sagna leur a assuré qu'il écrirait au gouvernement dès lundi pour attirer son attention sur cette question. « Nous sommes désolés que l'Assemblée nationale ne s'occupe pas suffisamment de ce genre de situation. Ce sont ces problèmes qui devraient être discutés à l'hémicycle, et non des disputes futiles. Soyez assurés que nous serons à vos côtés dans cette lutte ».

Un collègue mort

De leur côté, les travailleurs des Ateliers de Lygo, au nombre de 27 et représentés par François Jovane Lepé, ont également dénoncé la fermeture soudaine de leur entreprise sans préavis, ce qui a entraîné la mort de certains d'entre eux sur les routes de l'immigration. « J'ai le cœur meurtri. Ce combat que nous menons dure depuis longtemps. Un étranger est venu ouvrir son entreprise ici au Sénégal pour ensuite la fermer du jour au lendemain, sans avertissement. Cette fermeture a coûté la vie à l'un de nos collègues, Adama Tambélou, à cause du directeur. Trois jours après la fermeture de l'entreprise, il a entrepris la route de l'immigration, où il a perdu la vie. S'il n'avait pas perdu son travail de cette manière, il ne serait pas parti. Cela me fait mal. Nolwenn Albertine Buvat nous a utilisés pour demander des dons. La plupart des personnes qui travaillaient dans l'entreprise étaient des handicapés et des femmes. Elle travaillait avec des sociétés comme Channel, Christian Dior, Channel, … », a déploré M. Lepè.

Il a ajouté que leur ancienne patronne avait majoritairement embauché des femmes et des personnes souffrant de handicaps. « Le 18 juillet, lorsque nous sommes allés lui remettre une convocation de la part du ministère du Travail, nous avons constaté que Nolwenn Albertine Buvat avait disparu, aidée par la police ».
En effet, une vidéo montrant des individus poursuivant une personne protégée par les forces de l'ordre et s'enfuyant en voiture avait circulé sur Internet. Face à cette situation, Guy Marius Sagna a déclaré que si l'entreprise ne réglait pas la situation, ils se rendraient à l'ambassade de France. « Nolwenn Albertine Buvat étant française, les travailleurs sénégalais n'accepteront pas qu'elle agisse comme elle le souhaite dans leur pays », a asséné Guy Marius Sagna.

Des promesses de plus de 12 ans 

Prenant la parole, Mouhamadou Nouah Sarr, travailleur à l'Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) et membre du collectif Sindia (dans le département de Mbour), Sunu Terrain, a déclaré que cela fait plus de 12 ans que le secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs du Transport Aérien et des Activités Annexes du Sénégal (SUTTAAAS), Alassane Ndoye, doit leur fournir des terrains.

« Nous sommes des travailleurs de l'aéroport Léopold Sédar Senghor. Lorsque nous avons décidé de déménager à Diass, nous avons lancé un programme visant à rapprocher nos logements de notre lieu de travail. Nous sommes 1200 membres de cette coopérative, chacun contribuant à hauteur de 10 000 francs CFA en tant que frais d'adhésion. Chaque personne a payé entre 550 000 et 1 500 000 francs CFA pour l'achat de terrains, ainsi que 100 000 francs CFA de frais de bornage, etc. De 2010 à 2013, nous avons cotisé chaque fin de mois. Jusqu'à présent, on nous a dit que 600 terrains ont été attribués, mais nous n'avons rien vu. Rien », a expliqué le porte-parole du jour.

Les syndicalistes ont exprimé leur détermination à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir justice et récupérer ce qui leur revient de droit. « On ne peut pas concevoir qu’ici au Sénégal qu’un homme qui vol un téléphone on l’arrête et le met en prison alors que Alassane Ndoye qui a volé une telle somme soit toujours libre. Et quand on parle on nous taxe d’activistes et de politiciens pour nous faire renvoyer. On nous menace mais ça ne nous fait ni chaud ni froid. On est déterminé à obtenir justice. Le Président Macky Sall est au courant de ce qui se passe. Ce que nous voulons, c’est que l’État nous rende nos terrains, car nous les avons payés à l’a sueur de nos fronts. »

Après son discours, Guy Marius Sagna lui a dit qu'Alassane Ndoye, secrétaire général de SUTAAAS, l'avait contacté. « C’est lui qui m’a donné des informations supplémentaires sur votre situation. Il m’a confié qu’il y’avait des problèmes avec les terrains.  Et que 700 terrains sont déjà disponible raison pour laquelle j’ai parlé de 600 terrains restants. Il m’a dit que cela dure depuis longtemps mais que ce n’est pas de sa faute c’est au niveau des mairies et des communes et qu’il comprends pourquoi vous avez saisi la justice. En faisant le recoupement entre les deux versions j’en suis parvenu à ce que c’est le couve du Sénégal qui doit régler ce problème. Si ce n’est pas fait nous allons tenir une autre rencontre et voir les dispositions à prendre jusqu’à l’obtention de vos terrains je ne ménagerai aucun effort pour cela et comme le dis souvent Macky Sall force reste à la loi », a-t-il prevenu.


Vendredi 11 Aout 2023 17:40


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