Charlie Kirk a été touché par un tir lors d'une intervention dans une université dans l'Utah. Le fondateur de Turning Point USA était un artisan de la victoire électorale de Donald Trump.
Aux Etats-Unis, la violence politique a fait une nouvelle victime ce mercredi. Le leader du mouvement de jeunesse trumpiste Turning Point USA, Charlie Kirk, est décédé mercredi après-midi à l'hôpital dans l'Utah après avoir été victime d'un attentat.
« Le Grand, et même le Légendaire Charlie Kirk est mort », a annoncé Donald Trump sur Truth Social. « Personne ne comprenait mieux et ne recevait autant l'affection des jeunes des Etats-Unis d'Amérique que Charlie. Il était aimé et admiré par tous, particulièrement moi », a-t-il ajouté en guise d'épitaphe.
L'entrepreneur de 31 ans, marié à l'ex-miss Arizona et père de deux enfants, s'est fait tirer dessus alors qu'il s'exprimait dans un débat en plein air, à Orem, dans l'université de Utah Valley. Sur les vidéos amateurs, on distingue le son d'un coup de feu, l'orateur assis sous un chapiteau qui bascule en arrière et la foule qui s'éparpille en hurlant. L'activiste politique a été touché au cou. Il a été hospitalisé dans un état critique.
Le président doit en partie sa réélection au travail de terrain de Turning Point USA, et notamment aux grands événements « AmericaFest » organisés à travers le pays. Il avait immédiatement réagi à l'attentat en appelant les Américains à « prier pour Charlie Kirk », « un type formidable de la tête aux pieds », en ajoutant « que Dieu le bénisse ! »
L'un des relais les plus influents du trumpisme
Après le décès, Donald Trump a ordonné que le drapeau national soit mis en berne. Plusieurs voix à gauche ont condamné la violence, de l'ex-président Joe Biden à la députée Nancy Pelosi en passant par le gouverneur de Californie Gavin Newsom.
En fin d'après-midi, le directeur du FBI Kash Patel a annoncé sur X que «le sujet de l'horrible fusillade d'aujourd'hui qui a pris la vie de Charlie Kirk est en garde à vue». Lors d'une conférence de presse, à 18 heures, le gouverneur de l'Utah Spencer Cox a dénoncé «un assassinat politique». «Je vous rappelle que nous avons encore la peine de mort ici», a-t-il ajouté.
Charlie Kirk était l'un des relais les plus influents du trumpisme, avec son organisation implantée dans plus de 3.500 campus universitaires, son talent de débatteur, et son podcast conservateur très écouté. Il avait fondé Turning Point USA, une organisation à but non lucratif dont il était le PDG, en 2012 à l'âge de 18 ans.
Le président des Etats-Unis a lui-même été visé à deux reprises par des tireurs embusqués l'année dernière. L'attentat du meeting de Butler en Pennsylvanie, en juillet, lui a éraflé l'oreille. Il a laissé à la postérité l'image d'un leader invincible, le poing tendu, et toute une mythologie sur la protection divine accordée au sauveur de la nation. Charlie Kirk n'a pas survécu, mais il va probablement devenir le martyr «Maga», lui qui est parti dans l'éclat de sa jeunesse, avec une réputation intacte de bon père de famille et de chrétien.
Ils attisent la division du pays
Depuis l'élection de Donald Trump en novembre, la violence continue de prospérer. Quand il a été attaqué, Charlie Kirk était justement en train de parler d'une tuerie de masse perpétrée fin août à Minneapolis, dans une chapelle scolaire catholique. L'auteur de l'attentat était une jeune femme trans. Le mouvement trumpiste se sert de ce drame pour vilipender une identité de genre qu'il assimile à une maladie mentale.
« Manifestez tant que vous pouvez encore » : les Américains dans la rue contre Trump
Chaque nouvel accès de violence est l'occasion d'accuser le camp politique adverse d'attiser la division du pays et de créer un climat de guerre civile. Quand le mari de la Speaker démocrate Nancy Pelosi a été blessé par un militant armé d'un marteau, les démocrates ont montré du doigt les populistes. Quand Donald Trump a été visé, cela a été à cause de la haine exprimée par ses opposants, ont assuré les républicains.
Avec Les Échos
Avec Les Échos