Un collectif d’organisations féministes et citoyennes a lancé un appel public pour une réforme en profondeur du Code de la famille et la reconnaissance juridique du féminicide au Sénégal, face à la persistance des violences faites aux femmes et à ce qu’il qualifie d’inaction des pouvoirs publics.
Dans un texte largement diffusé, les signataires au nombre de 49 rappellent les noms de plusieurs femmes tuées dans un cadre conjugal ou familial, soulignant que « ces décès ne relèvent ni de faits divers isolés ni de drames privés », mais d’un phénomène structurel enraciné dans des rapports de domination fondés sur le genre. « Un féminicide n’est pas un drame conjugal », insistent-ils, dénonçant une violence systémique rendue possible par des inégalités sociales, juridiques et politiques persistantes.
Les organisations s’appuient notamment sur des données officielles. Une enquête nationale publiée en novembre 2024 par l’ANSD révèle que près d’une femme sur trois au Sénégal a subi au moins une forme de violence (physique, psychologique, sexuelle ou économique) au cours des douze derniers mois. Ces violences surviennent majoritairement dans le cadre conjugal ou familial, un espace encore trop souvent considéré comme relevant de la sphère privée. Depuis le début de l’année 2025, plus de 17 femmes ont été tuées dans ce contexte, selon le collectif.
Pour les signataires, ces chiffres sont connus de l’État, documentés par des rapports et relayés depuis des années par les mouvements féministes. Pourtant, estiment-ils, « les réponses politiques demeurent insuffisantes. » Ils pointent « la banalisation des violences domestiques, l’insuffisance des mécanismes de protection des victimes et l’absence de reconnaissance juridique et politique du féminicide comme crime spécifique. »
Le collectif rappelle également les engagements pris par le président Bassirou Diomaye Faye dans son programme politique, notamment en matière de lutte contre les violences basées sur le genre, de renforcement des dispositifs de protection, de réforme du Code de la famille et de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes. Des engagements qui, selon les auteurs du texte, restent « au point mort ».
Ils s’appuient aussi sur les travaux d’un comité technique placé sous l’autorité du ministère de la Justice, qui avait identifié dès 2017 plusieurs dispositions discriminatoires dans le Code de la famille, le Code pénal et les textes encadrant la santé reproductive. Parmi les inégalités relevées figurent l’âge inégal au mariage, le déséquilibre de l’autorité parentale, l’impossibilité pour les femmes d’engager certaines démarches de filiation ou encore des dispositions contraires au principe constitutionnel d’égalité.
Le texte déplore par ailleurs le maintien du statu quo, souvent justifié au nom de la cohésion sociale ou du consensus religieux. « En réalité, ce statu quo est un choix politique », estiment les signataires, rappelant que le Code de la famille, adopté en 1972 et révisé pour la dernière fois en 1999, a certes permis d’unifier le paysage juridique, mais a aussi institutionnalisé des déséquilibres profonds, notamment au détriment des femmes et des enfants.
Au-delà des autorités, le collectif interpelle également la presse et les acteurs de l’audiovisuel, les appelant à changer le traitement médiatique des féminicides. Assimiler ces crimes à des « drames conjugaux » ou à des « faits divers » contribue, selon eux, à minimiser la gravité des violences et à les rendre socialement acceptables. Ils appellent à « nommer les féminicides pour ce qu’ils sont ».
Les parlementaires sont aussi mis face à leurs responsabilités. Le collectif rappelle que le Parlement a récemment démontré sa capacité à légiférer rapidement sur d’autres sujets jugés prioritaires, et s’interroge sur l’absence de la même diligence lorsqu’il s’agit de protéger la vie et les droits des femmes.
Pour conclure, les organisations appellent les forces progressistes et populaires à se mobiliser autour de la campagne « Luy Jot na » pour la défense des droits inaliénables des femmes. Un appel qui vise à inscrire la lutte contre les féminicides et les discriminations juridiques au cœur du débat public et des priorités politiques nationales.
Dans un texte largement diffusé, les signataires au nombre de 49 rappellent les noms de plusieurs femmes tuées dans un cadre conjugal ou familial, soulignant que « ces décès ne relèvent ni de faits divers isolés ni de drames privés », mais d’un phénomène structurel enraciné dans des rapports de domination fondés sur le genre. « Un féminicide n’est pas un drame conjugal », insistent-ils, dénonçant une violence systémique rendue possible par des inégalités sociales, juridiques et politiques persistantes.
Les organisations s’appuient notamment sur des données officielles. Une enquête nationale publiée en novembre 2024 par l’ANSD révèle que près d’une femme sur trois au Sénégal a subi au moins une forme de violence (physique, psychologique, sexuelle ou économique) au cours des douze derniers mois. Ces violences surviennent majoritairement dans le cadre conjugal ou familial, un espace encore trop souvent considéré comme relevant de la sphère privée. Depuis le début de l’année 2025, plus de 17 femmes ont été tuées dans ce contexte, selon le collectif.
Pour les signataires, ces chiffres sont connus de l’État, documentés par des rapports et relayés depuis des années par les mouvements féministes. Pourtant, estiment-ils, « les réponses politiques demeurent insuffisantes. » Ils pointent « la banalisation des violences domestiques, l’insuffisance des mécanismes de protection des victimes et l’absence de reconnaissance juridique et politique du féminicide comme crime spécifique. »
Le collectif rappelle également les engagements pris par le président Bassirou Diomaye Faye dans son programme politique, notamment en matière de lutte contre les violences basées sur le genre, de renforcement des dispositifs de protection, de réforme du Code de la famille et de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes. Des engagements qui, selon les auteurs du texte, restent « au point mort ».
Ils s’appuient aussi sur les travaux d’un comité technique placé sous l’autorité du ministère de la Justice, qui avait identifié dès 2017 plusieurs dispositions discriminatoires dans le Code de la famille, le Code pénal et les textes encadrant la santé reproductive. Parmi les inégalités relevées figurent l’âge inégal au mariage, le déséquilibre de l’autorité parentale, l’impossibilité pour les femmes d’engager certaines démarches de filiation ou encore des dispositions contraires au principe constitutionnel d’égalité.
Le texte déplore par ailleurs le maintien du statu quo, souvent justifié au nom de la cohésion sociale ou du consensus religieux. « En réalité, ce statu quo est un choix politique », estiment les signataires, rappelant que le Code de la famille, adopté en 1972 et révisé pour la dernière fois en 1999, a certes permis d’unifier le paysage juridique, mais a aussi institutionnalisé des déséquilibres profonds, notamment au détriment des femmes et des enfants.
Au-delà des autorités, le collectif interpelle également la presse et les acteurs de l’audiovisuel, les appelant à changer le traitement médiatique des féminicides. Assimiler ces crimes à des « drames conjugaux » ou à des « faits divers » contribue, selon eux, à minimiser la gravité des violences et à les rendre socialement acceptables. Ils appellent à « nommer les féminicides pour ce qu’ils sont ».
Les parlementaires sont aussi mis face à leurs responsabilités. Le collectif rappelle que le Parlement a récemment démontré sa capacité à légiférer rapidement sur d’autres sujets jugés prioritaires, et s’interroge sur l’absence de la même diligence lorsqu’il s’agit de protéger la vie et les droits des femmes.
Pour conclure, les organisations appellent les forces progressistes et populaires à se mobiliser autour de la campagne « Luy Jot na » pour la défense des droits inaliénables des femmes. Un appel qui vise à inscrire la lutte contre les féminicides et les discriminations juridiques au cœur du débat public et des priorités politiques nationales.