France: dans son fief de Tourcoing, Gérald Darmanin fait un pas vers 2027 et les classes populaires

Gérald Darmanin affiche une nouvelle fois ses ambitions présidentielles au grand jour. Le ministre de l'Intérieur se pose en rempart contre l'extrême droite en 2027. En visite dans son fief à Tourcoing, dans le nord de la France, il a réuni environ 700 personnes. Onze ministres ont fait le déplacement, ainsi que des parlementaires des trois partis de la majorité présidentielle. La visite de Gérald Darmanin s’est faite en présence de la Première ministre Élisabeth Borne.



Chacun avait un objectif. Celui de Gérald Darmanin, c'était de faire un plaidoyer pour les classes populaires, dont il veut devenir le porte-voix au sein de la majorité. C'est-à-dire, des Français qui ne se sentent ni considérés, ni représentés, et qui ont le sentiment fort de ne pas pouvoir vivre de leur travail, a dit le ministre de l'Intérieur. « Tant de choses ont été faites et tant de choses restent à faire pour aider le plus modeste de nos concitoyens, à écouter, à représenter et à éviter que les classes populaires n’aillent par dépit dans l’abstention ou dans le Rassemblement national, dont nous savons ici, dans les Hautes de France, à quel point c’est un danger quotidien. » Gérald Darmanin s'est défendu de tout calcul personnel et de toute déloyauté, alors que cette rentrée politique a été critiquée au sein même de la majorité.
 
Un revirement qui n'a rien d'anodin
Face à lui, Élisabeth Borne n'a pas fait le déplacement de Tourcoing pour rien. La Première ministre, qui ne devait pas assister au grand raout de rentrée de son ministre de l'Intérieur, a fait savoir hier après-midi in extremis que finalement, elle serait là. Un revirement qui n'a rien d'anodin. Dans l’entourage de Gérald Darmanin, on a pris soin de se réjouir de sa présence, quoi qu’il en soit. Un affichage d’unité, mais quand ils sont montés l’un après l’autre à la tribune, chacun a joué sa partition dans son style.
 
Élisabeth Borne a remis quelques pendules à l'heure. Elle a demandé notamment à Gérald Darmanin, comme à tous ses ministres, d'être humble et d'obtenir des résultats visibles. Face au ministre de l'Intérieur et à ses soutiens à Tourcoing, Élisabeth Borne a voulu rappeler que pour le moment, c'est elle qui commande : « Pour réussir et apporter des solutions aux français, nous aurons aussi besoin d’unité. C’est la condition pour continuer à agir et ne pas paver nous-mêmes le chemin des extrêmes ».
 
Mise au point
Une mise au point qui n’a pas échappé à un habitant de Tourcoing: « Monsieur Macron, le président de la République, a bien senti que quelque part, il s’était fait doubler et il a envoyé sa ministre pour recadrer un peu poliment, mais assez fermement quand même. » Pas de quoi refroidir les partisans de Gérald Darmanin qui espèrent qu’il continuera son chemin vers 2027.

RFI

Lundi 28 Aout 2023 09:04


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