France: la tombe de Robert Badinter profanée à quelques heures de son entrée au Panthéon

La tombe de l'ancien ministre de la Justice Robert Badinter, qui doit entrer ce jeudi 9 octobre au Panthéon, a été dégradée au cimetière parisien de Bagneux, a indiqué à l'AFP la mairie de cette ville des Hauts-de-Seine. La municipalité a évoqué la présence sur la sépulture de « tags qui insultent ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l'homosexualité ». « Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire », a dénoncé le président français Emmanuel Macron.



Selon une source policière, les mots « Éternelle est leur reconnaissance, les assassins, les pédos, les violeurs, la République le [Robert Badinter, NDLR] sanctifient » ont été tagués avec une peinture bleue sur la pierre tombale de l'ancien avocat, décédé en février 2024. La dégradation de la tombe de l'artisan de l'abolition de la peine de mort en France survient quelques heures avant son entrée au Panthéon ce jeudi soir, lors d'une cérémonie solennelle présidée par Emmanuel Macron.
 
Le président Emmanuel Macron a dénoncé ce jeudi « ceux qui ont voulu souiller la mémoire » de Robert Badinter, en profanant sa tombe au cimetière de Bagneux, à quelques heures de l'entrée au Panthéon de l'ancien ministre de la Justice. « La tombe de Robert Badinter a été profanée. Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire. Ce soir, il entrera au Panthéon, demeure éternelle de la conscience et de la justice », a écrit sur X Emmanuel Macron. « La République est toujours plus forte que la haine », a-t-il ajouté.
 
La maire communiste de Bagneux, Marie-Hélène Amiable, a condamné un « acte lâche ». « Les inscriptions retrouvées par la police mettent en accusation ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l'homosexualité », a accusé l'édile. « Elles sont indignes de cet ancien ministre et sénateur, porteur des avancées historiques qui ont permis d'abolir la peine de mort en France, en 1981, et de dépénaliser l'homosexualité en 1982 », a-t-elle dénoncé dans un communiqué.
 
« On peut profaner une tombe, pas une conscience », a réagi sur X Juliette Méadel, ministre démissionnaire de la Ville et élue à Montrouge, commune voisine de Bagneux. « Robert Badinter est la conscience et le visage de la République et ça : personne ne nous l'enlèvera. »
 
Une enquête a été confiée à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine.

RFI

Jeudi 9 Octobre 2025 16:47


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