Fuites et tricheries aux examens : la COSYDEP dénonce un système fragilisé et appelle à une réforme urgente

Dans son rapport d’analyse des résultats scolaires 2025, la Coalition des Organisations en SYnergie pour la Défense de l’Éducation Publique (COSYDEP) s’est largement penchée sur les phénomènes de fuites et de tricheries aux examens, particulièrement observés cette année au BFEM et au BAC.



Fuite d'épreuves...
 
En effet, selon la COSYDEP, on parle de fuite d'épreuves lorsque des sujets d'examens, censés être confidentiels, sont mis à la disposition de certains candidats à l'avance. Lorsqu'il y a fuite d'épreuves, les véritables responsables ne sont donc pas les élèves mais plutôt des agents qui ont un rôle précis dans la chaîne de conception, d'élaboration, d'impression, de distribution et de conservation des épreuves. La fuite devient une source de tricherie par des élèves qui en bénéficient.
 
 
Pour la COSYDEP, plusieurs causes peuvent être identifiées: la corruption, le manque de sécurisation informatique, les failles dans la logistique, la pression exercée sur les élèves pour avoir de bons résultats, le sens accordé à l'évaluation,...
 
 
Selon l'organisation, ce phénomène, qui prend de l'ampleur d'année en année, avec l'expansion du numérique, porte préjudice à l'équité et à la crédibilité des évaluations mais aussi à la confiance aux institutions éducatives.
 
 
A en croire la Coalition dirigée par Cheikh Mbow, ses conséquences peuvent aussi être la reprise d'épreuves, la poursuite des auteurs, les sanctions contre des élèves, la démotivation des élèves honnêtes. Les mesures prises par l'Etat n'ont jusque-là pas produit les effets escomptés. Certes, il y a l'interdiction des portables, la sensibilisation des élèves et des parents mais sans résultats probants. 
 
Tricherie aux examens... 
 
 
La COSYDEP souligne que la tricherie est un symptôme de défaillances du système éducatif. C'est un acte commis par un élève, durant l'examen, consistant à utiliser des voies non autorisées ou des moyens malhonnêtes pour traiter des épreuves (recours à des documents, au travail d'un tiers, ...). 
 
 
Ce phénomène invite à repenser tout le système d'évaluation, dans ses objectifs et ses pratiques. Si l'on sait que l'évaluation comprend des dimensions d'ordre idéologique, politique et social, l'on comprend qu'elle reflète la société dans toutes ses forces et faiblesses. Elle est déterminée par les réalités socioculturelles dans lesquelles elle intervient. Il s'y ajoute la pression que la société exerce sur les élèves et la représentation qu'on se fait de la réussite. 
 
 
Pour motiver et soutenir suffisamment les élèves, la Coalition éducative précise que le système d'évaluation ne doit surtout pas être un piège à poser aux élèves. “La tricherie pose un problème de rapport aux valeurs; c'est une question éthique plutôt que technique. Sans l'adhésion aux valeurs, les élèves tenteront toujours de tricher surtout s'ils en ont les moyens avec l'internet et les portables”, dit-elle. 
 
Expansion du numérique...
 
 
D'après la COSYDEP, certains élèves arrivent toujours à amener leur téléphone portable dans les centres d'examen pour les utiliser ou tenter de les utiliser pendant les examens. Cela montre que l'interdiction ne suffit pas pour mettre fin à un phénomène. L'existence de la loi et sa connaissance ne suffisent pas à empêcher le délit. 
 
 
Pour l'organisation, des sanctions claires doivent être prises contre les auteurs de fuite ou de triche, en plus de l'exigence d'une surveillance accrue des réseaux sociaux et des canaux de communication pendant les examens. Le code pénal doit être renforcé par des dispositions claires et adaptées surtout par les auteurs de fuites.
 
 
 Concernant les élèves, la Coalition des Organisations en SYnergie pour la Défense de l'Education Publique souligne qu' il convient de mettre l'accent sur la surveillance et la sensibilisation éthique et en dernière analyse sur les sanctions administratives. 
 
 
Selon l'organisation, leur statut devrait conduire à leur éviter la prison; les véritables auteurs sont les adultes qui sont derrière les fuites. En effet, si la surveillance est renforcée dans les familles et en salle de classe, il est possible de limiter l'ampleur de la tricherie.
 
Des recommandations...
 
Pour la COSYDEP, il urge de réformer le système d'évaluation, d'engager les organisations communautaires dans la sensibilisation éthique des élèves, des parents et des personnels administratifs et pédagogiques, de renforcer la numérisation, la sécurisation des examens et le contrôle logistique du transport à la distribution. Il faut surtout engager une réforme qui transforme les fondements du système éducatif afin qu'il réponde mieux aux besoins actuels et futurs des apprenants et de la société. 
 

Pour ce faire, la Coalition dirigée par Cheikh Mbow indique qu'une vision claire doit être partagée à savoir la refonte des contenus et des méthodes pédagogiques doit intégrer le numérique et l'intelligence artificielle; une révision du référentiel de formation des enseignants doit être initiée permettant un pilotage participatif et une évaluation continue.
 
 
D'après la COSYDEP, le système d'évaluation doit systématiquement être évalué.
 

Moussa Ndongo

Jeudi 21 Aout 2025 22:36


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