Vaincre le Hamas et libérer tous les otages vont de pair, souligne Benyamin Netanyahu dans un message vidéo délibérément vague : cela pour éviter de froisser l’extrême droite au cœur de sa propre coalition, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.
Le Premier ministre israélien ordonne la reprise « immédiatement des négociations pour la libération de tous nos otages et mettre fin à la guerre dans des conditions acceptables pour Israël » dans le cadre d'un accord de trêve.
Cette intervention a été rendue publique tout juste trois jours après le feu vert du Hamas à la dernière proposition des médiateurs égyptien, qatarien et états-unien, jamais mentionnée explicitement par le Premier ministre. Selon cette dernière mouture acceptée par le groupe palestinien, un cessez-le-feu serait instauré pendant 60 jours, durant lequel seraient libérés des otages enlevés lors de l'attaque du 7-Octobre et des prisonniers palestiniens détenus en Israël.
En Israël, on précise, ce vendredi 22 août, que l’équipe de négociateurs est prête à partir et attend simplement de connaître le lieu des pourparlers.
Gaza-ville sous la menace de destruction par Israël
Mais dans le même temps, les préparatifs pour la prise de contrôle de la ville de Gaza se poursuivent. S'adressant à des soldats près de la frontière entre Israël et Gaza, Benyamin Netanyahu a affirmé être sur le point d'« approuver les plans » militaires « visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza ». Il s'agit de la plus grande du territoire palestinien, considérée comme un des derniers bastions du Hamas, et à « vaincre » ce dernier.
La ville de Gaza sera détruite si le Hamas n'accepte pas la paix aux conditions dictées par Israël, a menacé ce vendredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz. « Bientôt, les portes de l'enfer s'ouvriront sur les meurtriers et les violeurs du Hamas à Gaza, jusqu'à ce qu'ils acceptent les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre, principalement la libération de tous les otages et le désarmement » du mouvement islamiste palestinien, écrit le ministre sur son compte X. « S'ils n'acceptent pas, Gaza, la capitale du Hamas, deviendra Rafah ou Beit Hanoun », a-t-il ajouté, faisant référence à deux villes de la bande de Gaza largement rasées par Israël dans la guerre qui l'oppose au Hamas depuis bientôt deux ans.
L’armée israélienne a dit avoir averti les hôpitaux de Gaza et les organisations humanitaires internationales à se tenir prêt évacuer du nord vers le sud de l’enclave palestinienne. Un appel rejeté par le ministère de la Santé à Gaza, sous contrôle du gouvernement du Hamas.
Selon un sondage publié ce vendredi 22 août par le quotidien israélien Maariv, 62 % des Israéliens n’ont plus confiance dans leur gouvernement.