Grève en Israël dimanche: la centrale syndicale Histadrout décline mais les rangs des grévistes s'étoffent

La Histadrout, la grande centrale syndicale israélienne, et le patronat, ont finalement décidé de ne pas se joindre à la grève dimanche prochain. L'opposition et plusieurs institutions publiques et privées se joignent elles au mouvement, à l'appel du Forum des familles d’otages en solidarité avec les 49 Israéliens toujours captifs à Gaza.



Il n'y aura donc pas de débrayage au niveau national en Israël dimanche, mais les syndicalistes n’en ont pas moins acté des manifestations de solidarité sur les lieux de travail. « Si je pensais que la grève, permettait de résoudre le problème – arrêter la guerre et ramener les otages –, je m’y engagerais de toutes mes forces », a expliqué le secrétaire général de la centrale syndicale, Arnon Bar-David après avoir rencontré des représentants des familles des otages. L'an dernier, Arnon Bar-David avait vivement critiqué le gouvernement conduit par Benyamin Netanyahu qu'il avait accusé d'avoir mené le pays « au bord du gouffre » et appelé le Premier ministre à assumer sa responsabilité et son incapacité à empêcher les massacres perpétrés par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre. Amon Bar-David demandait alors l'organisation d'élections législatives. La mobilisation de la Histadrout en mars 2023 avait fait reculer le gouvernement Netanyahu sur la controversée réforme judiciaire, rappelle aussi notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.
 
En tout cas, plusieurs municipalités comme Tel Aviv et Haïfa et nombres d’institutions publiques et privées, notamment des universités, et le secteur de la high tech ont annoncé qu’elles participeraient au mouvement. L’opposition israélienne s’est également jointe à l’appel à la grève. Le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid, a appelé à une grève de solidarité avec les otages israéliens à Gaza : « Faites grève dimanche », a lancé M. Lapid sur son compte X, précisant s'adresser « même à ceux qui soutiennent le gouvernement » de Benyamin Netanyahu. « Ce n'est pas une question de querelle ou de politique. Faites-le par solidarité », avec les otages du 7-Octobre. « Ce sont les familles qui l'ont demandé et (...) c'est une raison suffisante », a-t-il ajouté, rapporte l'Agence France presse.
 
Le 10 août, une vingtaine de parents d'otages ont appelé à une grève générale pour dimanche prochain, et hier lundi, le Forum des familles d'otages, principale organisation représentant les proches des captifs, a appelé à « mettre le pays » à l'arrêt à cette date, dans un communiqué. « Autorisez la grève des citoyens, de la base au sommet. Autorisez chacun à prendre un jour de congé dimanche prochain », a-t-il lancé à l'attention du patronat, dénonçant une fois de plus un sacrifice des otages « sur l'autel d'une guerre sans fin, sans but et sans objectif ».

RFI

Mardi 12 Aout 2025 16:04


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