Guinée Bissau: déchirures politiques à deux mois de la présidentielle

A deux mois et demi des élections, présidentielle et législatives en Guinée Bissau, le PAIGC est toujours en Congrès pour se choisir à la fois de nouveaux dirigeants et des candidats. Le PAIGC est très divisé sur cette question. C'est aussi le cas de l'autre grande famille politique du pays, le PRS. Son ancien président Kumba Yala soutient un candidat indépendant contre l'avis de la direction du parti.



Kumba Yala, ex-dirigeant du PRS, soutient un candidat indépendant contre l'avis de parti. (Photo : Marie-Laure Josselin /RFI)

C'est inédit dans l'histoire de la Guinée Bissau et c'est sans doute la preuve que la crise est profonde. Les deux grandes formations du pays, le PAIGC (Parti africain pour l'Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert) et le PRS, (Parti de la rénovation sociale), sont divisées au point de s'entredéchirer. Réunis depuis jeudi, les responsables du PAIGC n'arrivent pas à s'entendre sur le nom des candidats à présenter en mars devant les électeurs.

Au PRS, la formation créée par Kumba Yala, la situation n'est guère meilleure. Le parti a choisi Abel Incada comme candidat à la présidentielle. Mais Kumba Yala qui a pourtant annoncé son retrait de la vie politique soutient un indépendant, Nuno Gomes Nabian. Celui-ci espère capter les voix du PRS : 

« Nous sommes en négociations avec le PRS. Nous savons qu'il serait préférable pour ma candidature d'avoir outre le soutien de Kumba Yala, celui de tout le parti. C'est un parti qui est implanté localement. Donc ce serait bien si, en définitive, il pouvait se rallier à ma candidature. Vous n'ignorez pas que Kumba Yala est un politicien exceptionnel et je pense que son soutien va convaincre beaucoup de gens au PRS et en dehors de voter pour moi ».

Cette division au sein du PRS va sans doute fragiliser son électorat naturel, la communauté balante et au delà l'armée, elle aussi, à majorité balante. D'autant que le chef d'état-major général Antonio Injai soutient Nuno Gomes Nabian. A deux mois des élections, la Guinée Bissau est donc à nouveau en pleines turbulences.

Source : Rfi.fr



Mardi 4 Février 2014 09:56


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