Guinée : l’ONU tente d’éviter le scénario d’une crise post-électorale

En Guinée, l’opposition réclame de nouvelles élections législatives et menace de remobiliser ses troupes dans la rue en dénonçant des fraudes massives lors du scrutin du 28 septembre. La majorité présidentielle réplique en dénonçant un discours va-t-en-guerre. Le facilitateur de l’ONU, Saïd Djinnit, est retourné d’urgence vendredi à Conakry pour tenter de sauver le scrutin, qui a mobilisé plus de 80% des électeurs, et aussi pour tenter d’éviter une crise ouverte.



Saïd Djinnit, le facilitateur de l'ONU, est à Conakry pour tenter de sauver les législatives du 28 septembre. AFP PHOTO / SEYLLOU

Saïd Djinnit doit réunir dans la journée des membres du comité de suivi, c’est-à-dire les représentants des partis politiques, opposition et mouvance présidentielle. Vendredi déjà, le facilitateur de la communauté internationale avait réuni les partis et la Commission électorale (la Céni) pour mesurer l’ampleur du malaise. Maintenant, il va falloir effectivement imaginer des solutions face à une opposition très remontée et qui réclame l'annulation du scrutin.
 

Parmi des pistes à explorer, il y aurait bien entendu celle d’un recomptage des résultats dans les circonscriptions qui posent le plus de problèmes comme celle de Dubréka, par exemple. Mais l’opposition doute qu’une telle opération soit possible, car elle ne dispose pas de tous les procès verbaux de bureaux de vote, et ce en raison souvent de l’obstruction rencontrée sur le terrain.
 

L’Union européenne a d’ailleurs dans son rapport d’Etat estimé que, dans 23% des cas, l’opposition n’avait pas reçu ces procès verbaux, ce qui bien entendu pose un grand problème de confiance.
 

Autre exemple, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) se plaint qu’à Fria ses électeurs, pourtant enregistrés lors du recensement électoral, n’aient pas été encartés. La Céni s’était engagée à le faire et ne l’a pas fait. Quatre mille personnes sont restées sur le carreau. Et Cellou Dalein Diallo souhaiterait que l’on reprenne le vote dans cette circonscription.

Entre les recomptages, les volontés de reprendre le vote dans certaines circonscriptions, il y a peut-être des pistes à explorer. Mais face à de telles demandes, Saïd Djinnit va devoir imaginer des solutions. Pour l’heure, l’opposition reste ferme dans son refus d’entériner le scrutin.
 

→ A (RE)LIRE : En Guinée, l’opposition demande l’annulation des législatives

Des résultats encore très partiels
 

Nous avons déjà une douzaine de résultats provisoires dans douze circonscriptions. Il y a 38 députés élus dans 38 circonscriptions et 76 sur une liste nationale à la proportionnelle. On est donc loin du compte.

Mais on sait déjà que sur les cinq circonscriptions de Conakry, l’opposition en a déjà remporté trois : Dixinn, Kaloum et Matam. Pour le reste, les résultats sont encore attendus pour les deux dernières communes.
 

Quant aux autres circonscriptions, les quelques circonscriptions que l’on a, elles se répartissent entre deux grandes formations : d’un côté le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), de l’autre l’Union des forces démocratiques (UFPG), sans oublier l’ami politique de l’UFPG, l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré. Mais il est encore très tôt pour avoir une idée précise des résultats sur l’ensemble de la nation. 

Source : Rfi.fr

 


Dépéche

Samedi 5 Octobre 2013 20:00


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