Joe Biden attaque frontalement Donald Trump dans un grand discours de campagne

Le président américain Joe Biden a étrillé ce vendredi 5 janvier son rival Donald Trump, dans un grand discours avec lequel il espère donner un coup de fouet à sa campagne pour la présidentielle de novembre.



Le lieu était symbolique. Valley Forge, en Pennsylvanie, a vu George Washington, futur premier président des États-Unis, rassembler les forces militaires américaines qui luttaient contre l'empire britannique il y a près de 250 ans. C'est donc là, depuis ce site historique de la guerre d'indépendance américaine, que Joe Biden a entrepris d'étriller son rival Donald Trump dans un discours qu'il espère déterminant pour la suite de sa campagne.
 
L'ex-locataire de la Maison Blanche, grand favori des républicains pour la présidentielle de novembre, « est prêt à sacrifier notre démocratie afin d'obtenir le pouvoir », a ainsi fustigé le président démocrate. « Il parle du sang des Américains qui est empoisonné, utilisant exactement le même langage que celui utilisé dans l'Allemagne nazie », a poursuivi Joe Biden, 81 ans, qui est au coude-à-coude ou juste derrière Donald Trump dans les derniers sondages.
 
Le président devait tenir son discours ce samedi, trois ans jour pour jour après l'attaque du Capitole par des partisans de Donald Trump qui tentaient d'empêcher la certification de la victoire de Joe Biden, mais la date a été avancée en raison d'une prévision de tempête. L'assaut du Capitole reste un sujet de discorde aux États-Unis : un quart des Américains pensent, sans preuve, que le FBI en est à l'origine, selon un sondage du Washington Post et de l'université du Maryland publié cette semaine.
 
« Trump et ses partisans MAGA (« Make America Great Again », slogan phare du milliardaire républicain, NLDR) non seulement cautionnent la violence politique, mais ils en rient », a encore dénoncé Joe Biden. Un porte-parole de Trump, Steven Cheung, a aussitôt rétorqué que Biden était « la vraie menace à la démocratie ».
 
Cette volonté d'accélération de la campagne de Joe Biden intervient après les critiques de certains démocrates qui estiment qu'elle a démarré trop lentement. Le président n'a pas réussi à convaincre les électeurs que l'économie s'améliorait malgré des chiffres de l'emploi plus favorables que prévu vendredi, les prix restant « encore trop élevés pour un trop grand nombre d'Américains », a-t-il reconnu dans un communiqué.
 
Autres épines dans le pied du démocrate : l'immigration et le casse-tête de la frontière mexicaine, le soutien à la guerre d'Israël contre le Hamas qui divise son parti ou encore le Congrès qui bloque sa demande de fonds supplémentaires à l'Ukraine. Le refus de Joe Biden de mentionner les multiples affaires judiciaires de Donald Trump, pour ne pas donner l'impression d'influencer le système judiciaire, l'a aussi privé de l'une de ses principales armes contre le milliardaire républicain.
 
Mais la première faille de Joe Biden reste probablement son âge. Ses quelques chutes et maladresses de langage sont scrutées à la loupe. Il connaît la pire cote de popularité pour un président en exercice lors du mois de décembre précédant une élection.
 
Le premier clip de campagne de Joe Biden sorti jeudi et qui sera diffusé pour la première fois à la télévision samedi met en garde contre la menace « extrême » pour la démocratie en diffusant des images de l'attaque du Capitole du 6 janvier 2021. « C'était quelque chose d'horrible à voir », a déclaré jeudi à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre. « Le président continuera d'en parler et de se faire entendre à ce sujet. »

RFI

Samedi 6 Janvier 2024 01:06


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