Désavoué par ses confrères avocats notamment Me El Hadji Diouf qui est d’avis qu’il n’ira pas loin du fait de son passé lourd de « pour la dépénalisation de l’homosexualité au Sénégal», Me Sidiki Kaba, tout nouveau ministre de la justice prend fonction ce jeudi vers les coups de 17 heures.
Heure à laquelle, le président d’honneur de la Ligue de défense des droits humains prendra les rênes de la justice sénégalaise des mains d’Aminata Touré appelée aux fonctions de premier ministre en remplacement d’Abdoul Mbaye. Un secteur bien agité sous nos cieux où l’attendent la fumeuse affaire de la traque des biens mal acquis qui a mené à l’arrestation du fils du président sortant Wade, Karim mis sous mandat de dépôt le 17 avril dernier et qui n’est toujours pas jugé au moment où la Commission d’Instruction ne dispose plus que d’un mois pour se prononcer à défaut d’un non lieu.
Ce, en plus du dossier de l’ancien chef d’Etat tchadien où ses paires attendent de lui qu’il se départisse de sa robe de « défenseur » des victimes d’Hisséne Hibré pour éviter qu’il ne soit à la fois juge et partie.
Toutefois, le lendemain même de sa nomination effective le lundi, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) dont les dignitaires sont au coeur des enquêtes de l'enrichissement illicite avait applaudi des deux mains. Babacar Gaye, le porte parole du parti qui réagissait sur le choix de Me Sidiki Kaba à la tête de la justice, s'était réjoui d'"une ère nouvelle, bien loin de celle de la "dame de fer" qui usait de bâton" et "du temps où les magistrats subissaient les dictats du ministre de la tutelle".
Qui a raison ? Qui a tord ? L'avenir nous le dira.