Justice: l'Arche de Zoé à l'heure du jugement

La justice française rend ce mardi 12 fevrier sa décision dans l'affaire de l'Arche de Zoé. Six protagonistes de l'association vont être fixés sur leur sort. En 2007, ils avaient tenté d'exfiltrer du Tchad vers la France 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour. Absents lors des débats devant le tribunal correctionnel en décembre dernier, c'est en Afrique du Sud où ils sont installés, qu'Eric Breteau, fondateur de l'Arche de Zoé, et sa compagne Emilie Lelouch attendront le jugement.



Eric Breteau (derrière au milieu) et Emilie Lelouch (d) après le verdict de la justice tchadienne, le 26 décembre 2007. (Photo : Reuters)
Eric Breteau et Emilie Lelouch, sa compagne, les chefs de file de l'Arche de Zoé, auront été les grands absents du procès. Et très logiquement, au cours des débats, le tribunal n'avait pas manqué de pointer leurs responsabilités mais aussi leur lâcheté en refusant de faire face à la justice.

L'avocat général avait enfin enfoncé le clou, qualifiant le couple de « pompiers pyromanes », « épris de solutions miracles », avant de requérir contre eux les plus lourdes peines : trois ans de prison dont deux fermes assortis d'un mandat d'arrêt. En cas de condamnation à cette peine, ils seraient par conséquent susceptibles d'être extradés vers la France.

« Ils stressent , ils ont hâte de savoir et n'ont pas fait de plan pour l'avenir », assure Céline Lorenzo leur avocate.

« Gâchis épouvantable »


Les autres prévenus, le médecin Philippe Van Winkelberg, Christophe Letien, Marie-Agnès Péleran et le logisticien Alain Péligat, sont de leur côté plus sereins. Le parquet n'a requis à leur encontre que des peines assorties du sursis total.

À l'audience, ils avaient affirmé qu'à leurs yeux la légalité de l'opération ne faisait pas de doute, qu'ils étaient partis au Tchad « de bonne foi », et qu'ils conservaient de ce « gâchis épouvantable » une grande amertume.

Un gâchis mis sur le compte d'Eric Breteau et d'Emilie Lelouch, les absents de ce procès qui risquent bien de vérifier l'adage selon lequel les absents ont toujours tort. Le jugement est attendu pour 13h30 ce mardi après-midi au palais de justice de Paris.
Source: RFI

Charles Thialice SENGHOR

Mardi 12 Février 2013 10:19


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