Kédougou : une gestion nébuleuse à l’origine des affrontements

La manifestation des jeunes de Kédougou est loin d’être spontanée. Tout est parti d’une convention d’hébergement que Arcelor Mittal a accepté de financer pour des étudiants ressortissants de Kédougou pour un montant de quarante quatre millions. Les étudiants qui ont pu trouver un appartement à la Médina ont, par la suite, découvert des irrégularités dans les dépenses.



La gestion des quarante quatre millions alloués aux étudiants de Kédougou à Dakar par la compagnie Arcelor Mittal est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase dans cette nouvelle région. D’après « Le Populaire », après la location de 16 appartements dans un immeuble de la médina, Arcelor Mittal a déboursé 20 millions pour l’équipement. Chaque mois 2 millions sont débloqués pour le paiement du loyer. Ce qui fait aux yeux des étudiants une manne de 44 millions dont la gestion est « nébuleuse ».

Parce que soutiennent-ils « le coût du loyer ne dépasse pas un total de 1,5 million. Les étudiants ont alors demandé le versement du reste de l’argent dans les caisses de l’association des élèves et étudiants ressortissants de Kédougou (Aeerk).

Repartis à Kédougou pour les fêtes de tabaski, ils ont organisé un forum de trois jours. Ce, après avoir manifesté devant la municipalité pour déplorer le retard de l’aide aux bacheliers et la « modicité » de la subvention municipale. C’est suite au forum organisé au Cedeps que la marche a été décidée.

Dr Moussa Sylla de la direction des mines et de la géologie joint au téléphone par nos confrères a laissé entendre des propos "qui confirment une partie des révélations des étudiants, tout en niant une quelconque implication". Il a fait comprendre, par ailleurs, que le logement des étudiants est géré par trois structures « la préfecture de Kédougou à titre de locataire pour le compte de l’Aeerk, le Coud à titre de gérant pour le compte de la préfecture de Kédougou et le propriétaire de l’immeuble ».

La tension est encore perceptible à Kédougou ce matin. Les populations ont repris leurs occupations habituelles mais la crainte d’un autre soulèvement demeure encore. Certains commerces sont restés fermés en ce lendemain de chaudes échauffourées entre forces de l’ordre et jeunes de cette région.

Kédougou érigée en région depuis quelques mois souffre de manque d’infrastructure. Le sous emploi des jeunes rend la vie encore plus chère dans cette partie orientale du Sénégal.


Awa DIEDHIOU

Mercredi 24 Décembre 2008 13:40


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